Quand les agriculteurs sont récompensés pour leurs efforts sur la protection de l’eau
À l’occasion du bilan à miparcours des paiements pour services environnementaux, une cinquantaine de personnes étaient réunies au lycée agricole de Montmorot, mercredi 6 mars. Les PSE, mis en place en 2021, rémunèrent (en moyenne 132,75 € / ha / an pour la partie agricole et 103,60 € pour la partie paysagère) les agriculteurs pour des actions qui contribuent à la sécurisation de la ressource en eau avec une utilisation moindre d’herbicide, pesticide ou glyphosate, en fonction des résultats obtenus par rapport à des critères définis.
Parmi ces actions, on trouve la plantation de haies (+ 3,5 % sur trois ans), la création de bandes enherbées (+ 3,2 %), de jachères (+ 7 ha) ou plantation d’arbres (+ 15 ha). La couverture des sols, l’allongement des rotations, les prairies permanentes et la gestion des ressources de l’agroécosystème ( gestion de l’azote, du carbone…) sont également des solutions.
Le dispositif PSE contribue à l’atténuation du changement climatique et favorise l’adaptation et la résilience des exploitations agricoles et peut aussi contribuer à une meilleure gestion de la ressource en eau. Une baisse du taux de nitrate a été ainsi été constatée sur la zone de captage de Villevieux, une zone particulièrement sensible.
Étaient visés par le dispositif des PSE, les agriculteurs en grande culture (2), viticulteurs ( 3), producteurs laitiers ( 12) et agriculteurs céréaliers bio (3) situés sur la zone de captage gérée par la Régie Eau de l’Espace Communautaire Lons Agglomération à Villevieux. Son président, Jean-Yves Bailly, a rappelé l’effet dévastateur et visible du changement climatique.
Un dispositif pour lequel les avis sont malgré tout partagés. Pour Denis Grandvaux, viticulteur : « Toute mon exploitation est obligée de faire les efforts liés au PSE. Cela coûte très cher. On n’est pas en bio, mais on s’en rapproche. Pour la viticulture, ce n’est pas forcément une bonne idée. »
Pour Guillaume Carmantrand, céréalier, « bien souvent, on aide les traditionnels à améliorer leurs pratiques. Alors c’est bien que les bios puissent bénéficier de PSE. On a déjà des pratiques vertueuses. » Du côté d’Emmanuel Chalumeau, agriculteur : «Dès les années 90, l’exploitation s’est dirigée vers des systèmes économes en intrants et je n’ai donc pas engagé toute ma surface dans le PSE puisqu’on a installé une partie en bio.»
Autant d’avis qui pour Pascal Bouvier, maire de Villevieux, ont permis d’avoir une vision plus précise de la problématique agricole : « J’ai découvert la complexité du travail des agriculteurs. Je les encourage à poursuivre leurs efforts. Je comprends bien mieux les enjeux sur l’eau. »