La péniche Spera de retour au port de Dole, voici quand elle va rouvrir
Le bar d’ambiance sur la péniche de José Vincent devrait rouvrir au début du mois de juin. Lui et sa femme vont réaménager l’intérieur de façon à pouvoir y accueillir divers événements.
La péniche de José Vincent est revenue à son emplacement sur le canal au mois de février. Partie début décembre pour un contrôle elle a été bloquée à plusieurs reprises sur son trajet, ce qui a pris plus de temps que prévu. « Deux semaines auraient suffi » , précise le propriétaire. Les raisons de ces arrêts étaient liées au « mauvais temps, aux crues et aux périodes de chômage » , précise Sylviane. « Le chômage désigne une coupure du canal par les Voies Navigables de France ( VNF) afin de pouvoir effectuer des travaux sur une écluse » . Le passage des bateaux est alors empêché jusqu’à la fin du chantier.
Une expertise positive
« Quand on part en chantier, on ne sait jamais ce que l’expert va nous trouver... C’est une joie d’avoir une bonne expertise ! » poursuit- elle. Car le bateau étant un établissement recevant du public, « les normes sont drastiques. » Cela faisait huit ans que le bateau avait été vérifié alors que ce contrôle n’est obligatoire que tous les dix ans. Le couple aurait donc pu attendre mais a pris de l’avance car un réaménagement du bateau est prévu.
En effet, si le couple réaménage l’ensemble, c’est parce que l’ancien locataire a créé des problèmes... une mauvaise gérance, et pas des moindres : « On a eu la mauvaise idée de le mettre en gérance... et nous sommes tombés sur un escroc professionnel qui organise son insolvabilité. On a fini par récupérer le bateau mais nous ne percevrons jamais la somme d’argent qui nous est due malgré notre plainte qui est allée jusqu’au tribunal. Quatre ans de procédure sans récupérer notre bien ! Et on devait quand même payer l’emplacement à VNF » développe José Vincent.
Remonter l’extérieur en améliorant
Pour l’instant, les deux propriétaires remontent les structures extérieures. « Il fallait tout enlever pour pouvoir passer sous les ponts » , précise Sylviane, notamment les structures entourant la terrasse, sur le toit, puis tout remettre au retour pour avoir accès à l’intérieur. « On remonte tout, presque à l’identique, on améliore » .
Les travaux consistaient à vérifier l’épaisseur de la tôle. Un expert indépendant était chargé de mesurer l’épaisseur de la coque et de vérifier l’état général du bateau. « Il y avait deux bricoles à refaire, on a eu un avis favorable » , se réjouit Sylviane. Quatre-vingts points ont été sondés. Un peu comme le contrôle technique d’une voiture, sauf que seule la tôle était concernée. « La coque est saine » . Par sécurité, le fonctionnement du moteur, les feux, les extincteurs sont aussi contrôlés. Considéré comme un établissement flottant, « le cahier des charges est vérifié, et nous avons l’autorisation de naviguer ».
Un mois de travail
Des travaux à l’intérieur doivent être effectués. Ils consistent à corriger des erreurs commises au niveau électrique et de la réglementation des sanitaires. Le monsieur à qui le bateau avait été loué gérait mal les lieux et employait des matériaux proscrits dans les établissements qui reçoivent du public, tels que les matériaux inflammables. « A l’issue, la commission donnera son aval » .
« On a toujours un peu navigué » , se souvient le couple. « Le fluvial, on est tombé dedans il y a quinze ans. » Les deux propriétaires envisagent de réaménager la péniche comme ils l’ont fait la première fois, en 2017. Ils prévoient de revenir au premier projet : un bar d’ambiance, en salle d’événementiel modulable. La terrasse a déjà été agrandie. « Il y a un mois de boulot à l’intérieur » , estime José Vincent. « Je vais refaire ce qui est abîmé et on va améliorer les choses, par exemple en choisissant du mobilier pour une salle facilement aménageable, qui pourra accueillir un concert à l’intérieur, se transformer en salle de danse, en lieu de séminaire... » Et la terrasse sera « complètement différente, en cohérence avec le bateau » . Sylviane précise : « On essaie de faire quelque chose qui soit esthétique ». Le couple va également concevoir « un petit manège à glace, car il manque un glacier sur le port ».
Désormais, plus de gérant
« C’est nous qui allons le gérer mais en employant du monde. On aura ainsi une vision globale des choses et des chiffres » , précise le navigateur. « On espère ouvrir pour la saison d’été, certainement tous les jours de 16 h à minuit. En basse saison, on avisera, ce n’est pas encore fixé » .
Quant au nom de la péniche, qui date de 1960, « on va lui redonner le sien : Spera, ou peut-être La péniche Spera. C’est important, le nom du bateau. On n’a jamais changé le nom de nos bateaux » , confient-ils.
Car ils possèdent une autre péniche, dans laquel le i ls vivent, et des bateaux électriques qu’ils louent en haute saison. Une affaire qui fonctionne bien. « Même en hiver, dès qu’un rayon de soleil apparaît, les gens appellent pour savoir s’ils peuvent passer l’après- midi ! » sourit Sylviane. Parmi les clients, des touristes en couple ou en famille, notamment des Hollandais et des Belges. Un de leurs bateaux abrite aussi un Air’BnB (type de logement touristique tenu par des particuliers) pour quatre personnes. « Un logement insolite » , assure-t-elle.
Investis dans le tourisme, les deux navigateurs nés à Dole et ayant suivi les mêmes études à Chaumont pour devenir enseignants participent à des salons où ils se rendent avec l’un de leurs bateaux de location. Ils en profitent pour représenter la ville de Dole, lorsque l’office de tourisme n’y est pas. « On fait bien sûr la promotion de notre bateau aussi » . L’été se promet festif et familial au port dolois.
«Nous allons concevoir un petit manège à glace, car il manque un glacier sur le port» port». SYLVIANE, épouse de José Vincent.
«Le fluvial, on est tombé dedans il y a quinze ans.» JOSÉ VINCENT ET SYLVIANE