Avant l’édition 2024, le Fina interroge déjà son avenir
Le Festival inter’nature du Haut-Jura revient pour une quatrième édition les 5, 6 et 7 avril. Mais le Fina semble avoir déjà atteint sa vitesse de croisière en à peine trois années, alors que le potentiel reste énorme.
Le festival grandit vite, très vite. En à peine trois éditions, le Fina est devenu l’un des plus grands festivals de photographie animalière de France.
L’édition 2023 a été un « beau succès » , se félicite Jacques Muyllard, avec pas moins de 4 100 visiteurs sur trois jours. Les organisateurs ont reçu 117 demandes de photographes français et étrangers sur les vingt- huit places de photographes exposants ouvertes en 2024.
Pour s’ouvrir à d’autres champs, l’année dernière, le Fina a ouvert un pôle artistique et a accueilli six artistes. Une opération réussie en 2023 et renouvelée en 2024 : « Il y aura deux performances de deux artistes peintres pendant tout le week-end sur le thème de la nature » , détaille Christophe Mollet, membre fondateur du Fina.
Un festival qui prend de l’ampleur
Pour assurer la tenue de cet événement, pas moins de 90 bénévoles sont nécessaires pour assurer les 800 heures de travail pendant ces trois journées de festival. Un festival titanesque alors que d’année en années, les financements ne sont pas assurés, problème de calendrier.
« 70 % de notre budget repose sur des subventions, explique Jacques Muyllard, le président du Fina, l’inconvénient du Fina, c’est qu’il a lieu début avril, alors que les collectivités délibèrent sur leurs financements au mois de mars, voire après. On a un budget prévisionnel avec beaucoup de demandes de subventions, sans savoir si on aura les financements. »
Pour se protéger, le festival garde en trésorerie l’équivalent d’une année de fonctionnement et la Ville de Saint-Claude a signé fin 2023 une convention et une aide financière avec le festival jusqu’en 2027. « Un soulagement » , glisse Jacques Muyllard.
«On est à un tournant»
Mais le festival connaît un tel développement qu’aujourd’hui les organisateurs interrogent l’avenir du Fina dans sa configuration actuelle : « On est à un tournant. Le festival est gros, mais on n’arrive plus à grossir » , reconnaît Jacques Muyllard, le président du Fina. « Aujourd’hui, il y a un
nons potentiel et on attend nos limites en termes d’organisation » , ajoute Anne-Sophie Vincent, vice-présidente. « Nos limites à la fois sur notre capacité d’organisation, mais aussi sur l’utilisation des infrastructures. On n’a pas de places supplémentaires ni de marges. Si on grossit, c’est où et comment ? »
Parmi les interrogations de l’association, la question de l’embauche d’un salarié, le développement du festival au-delà des frontières de SaintClaude et la mise en place de partenariat avec d’autres associations et événements locaux, tels que Idéklic à Moirans-en-Montagne. Pour l’aider à répondre à toutes ces questions et les conseiller, l’association envisage l’embauche d’un bureau d’étude. Mais heureusement, le Festival inter’nature du HautJura semble encore promis à de beaux jours devant lui.