Le magicien Klek Entos à la Commanderie : « Nous orienter vers ce qui fait peur »
Êtes-vous prêts à y rejoindre Klek Entos (de son vrai nom David Stone), ce mystérieux magicien cagoulé qui jouera avec vos peurs les plus intimes dans son spectacle déconseillé aux moins de 12 ans ?
En avant- première, nous avons « eu le courage » d’en savoir un peu plus sur ce phénomène défini par certains artistes comme « un poète psychopathe... incroyablement effrayant et fantastique » .
VDJ : Est-ce vrai que vous avez eu envie de faire de la magie après qu’un ami vous a fait un tour de cartes ?
Klek Entos : Tout à fait, pour être plus précis, c’était pendant un cours de philo, il m’a emprunté une carte à jouer qui me servait de marque-page dans un bouquin, il a fait disparaître la carte pour m’impressionner et ça a « vachement » bien fonctionné : je l’ai harcelé pour lui demander, mais comment t’as fait ça ? Il m’a montré la technique et m’a dit : si tu veux, je connais quelqu’un qui était magicien avant, va le voir. Et pendant toute l’année scolaire, il m’a prêté des accessoires de magie, il fallait juste que je lui rende à la fin de l’année. Il m’a donné des bouquins et à la fin, il m’a même confié certains de ses tours, car il arrêtait définitivement la magie...
VDJ : A 52 ans, vous avez déjà une belle carrière, pouvez-vous nous en dire plus sur votre parcours ?
Klek Entos : Alors, je dirais que c’est un parcours un peu atypique de magicien : normalement, on commence à faire des spectacles et ensuite des conférences une fois l’expérience acquise. J’ai fait l’inverse : j’ai commencé très vite par apprendre une spécialité : la magie des pièces, et j’ai eu la chance d’apprendre avec des livres très performants. Rapidement, je suis arrivé à faire des conférences alors que je n’avais pas encore beaucoup de bagages, j’ai constaté que j’avais un certain sens de la pédagogie et j’ai appris ce que je savais à plein de magiciens dans des clubs de magie. À côté, je faisais des spectacles, bien sûr, mais ce n’était pas mon activité principale et j’ai donné des cours de magie à travers le monde pendant quinze ans, dans des conférences, dans des congrès et c’est à cette occasion que j’ai rencontré d’ailleurs Jean-Baptiste Dumas, mon metteur en scène.
VDJ : Pourquoi avoir participé à La France a un incroyable talent ?
Klek Entos : Alors la première fois, j’avais monté mon spectacle à Paris et il n’y avait pas grand monde qui venait, alors pour essayer de faire un peu de publicité, avec JB (JeanBaptiste Dumas), nous avons décidé de créer des tours pour la télé et ça nous a permis d’aller jusqu’en finale. Deux ans plus tard, en 2020, on m’a demandé de revenir à l’émission et nous avons alors trouvé plus drôle de le faire masqué.
VDJ : C’est donc là que vous avez choisi de créer le personnage Klek Entos, d’où vient ce nom ?
Klek Entos : Comme nous faisons une magie différente, nous avions l’envie de nous orienter vers ce qui fait peur d’où le costume et puis pour le nom, Klek, vient de klecksographie : kleck
tachen, en autrichien veut dire tache, c’est l’art de faire des formes avec des taches sur une feuille et de les interpréter, et comme notre premier numéro à la télé était basé sur des taches, on s’est dit que Klek passait bien. Pour Entos, cela signifie en grec : intérieur et âme et il se trouve que c’est également l’anagramme de mon vrai nom : Stone.
VDJ : Qu’est-ce qu’on ressent d’être tout seul sur l’affiche ?
Klek Entos : En fait, je suis seul sur l’affiche, mais en vrai, on est nombreux sur scène, entre ceux qui sont sur le plateau, les comédiens cachés, la régie, le son, les lumières. Comme c’est un spectacle très visuel et basé sur l’interactivité, je ne suis jamais tout seul sur scène, je suis toujours avec un spectateur.
VDJ : Vous avez participé à de nombreuses émissions de télévision internationales, racontez-nous.
Klek Entos : Tout ça a découlé de La France a un incroyable talent. Pendant qu’on tournait l’émission, masqué sous le personnage de Klek Entos, les Américains m’ont contacté pour me faire venir en tant que David Stone comme le deuxième passage n’avait pas encore été diffusé, ils ne pouvaient pas connaître le personnage et avec JB, on s’était dit : est-ce que ce n’est pas plus intéressant de leur proposer de faire Klek plutôt que faire Stone et finalement, ce sont eux qui nous ont contactés pour Klek Entos sans savoir que nous étions les mêmes. C’était intéressant de faire ces émissions, mais c’était très difficile, car c’était pendant le Covid. Pour tourner une journée aux Etats-Unis, il fallait rester pendant quinze jours en quarantaine au Mexique, une semaine en quarantaine à Los Angeles et ensuite, il fallait recevoir les validations.
Propos recueillis par notre correspondant Patrick Lamy
■ Klek Entos, jeudi 28 mars à la Commanderie de Dole à 20 h. Contact : lacommanderiedole.fr