Un appel à l’aide des administrateurs, élus et cadres de l’APEI pour « sortir de la tourmente »
Une partie des membres du conseil d’administration de l’APEI de Lons-le-Saunier ont écrit un courrier mardi 19 mars au Conseil départemental du Jura, à l’ARS et à la préfecture et espèrent leur intervention « afin de sortir de cette tourmente ».
Ils lancent un appel à l’aide. Sept des quatorze administrateurs « très inquiets pour l’avenir » de l’Association de parents d’enfants inadaptés (APEI) pointent un « manque d’informations » , « une absence de concertation de la part de la gouvernance » avec le conseil d’administration, et « des difficultés de communication entre la gouvernance et la direction générale, empêchant toutes collaborations nécessaires » , détaillent-ils dans un communiqué commun.
Un climat délétère à l’APEI
Cet appel à l’aide intervient à la suite d’une action, lundi 18 mars, quand Gérald Grosfilley, délégué syndical CFTC et d’autres salariés de l’association, ont réclamé dans un tract le départ de la directrice générale et de la responsable des ressources humaines de l’APEI (lire ci-contre), tout en prenant la défense de la présidente de l’APEI, Martine Bregand.
En opposition, une coalition souhaite voir Martine Bregand quitter ses fonctions et soutient la directrice générale et la responsable des ressources humaines. Cette alliance se compose des élus au conseil d’administration rédacteurs du courrier, des membres CGT majoritaires au CSE et de douze des treize cadres hiérarchiques de l’APEI.
Des interférences entre présidence et direction
Les douze cadres dénoncent des interférences dans la prise de décisions entre la direction de l’association et la présidence : « La direction générale n’a plus la possibilité d’exercer ses missions étant systématiquement désavouée par la présidente et attaquée par l’un des directeurs et par Monsieur Grosfilley ».
« Il y a un vrai problème dans les fonctions, et c’est comme ça que nous en sommes arrivés là aujourd’hui » , ajoute l’une des cadres, cheffe de service. « Qui que ce soit, une présidence, un CSE, un CA, une direction générale, des cadres, des directeurs : chacun a des fonctions, avec des droits, des devoirs, des obligations. Il faut respecter la loi. »
Les salariés, victimes de la situation
Ces dissensions entre les têtes dirigeantes de l’association pèsent sur le moral des salariés de l’APEI. Même si « les salariés restent impliqués professionnellement chaque jour auprès des personnes en situation de handicap » , saluent les élus CGT, membres du CSE, « ils ressentent bien qu’il y a des dysfonctionnements et leur mal-être peut se répercuter sur les personnes accompagnées » , se désole une déléguée CGT.
Avant qu’une autre n’ajoute : [les personnes suivies] « sont des gens qui ont besoin de beaucoup de sécurité et c’est très insécurisant de sentir que l’association est en difficulté. »
L’Association des parents d’enfants inadaptés suit plus de 500 familles, embauche presque 300 salariés et représente le deuxième employeur du bassin lédonien. Pour marquer leur opposition à l’action du lundi 18 mars menée devant les locaux de l’APEI entre autres par le délégué CFTC, des salariés ont pris l’initiative de lancer une pétition.
Ces salariés écrivent ne pas être « solidaires du tract fait lundi 18 mars par un collectif salariés. Nous souhaitons
condni- travailler dans des conditions sereines avec les personnes que nous accompagnons et la situation actuelle ne le permet plus. » En deux jours, la pétition a récolté 142 signatures.