Voix du Jura

Saison compliquée, la station questionne son avenir : « On a pris un plomb »

Après un nouvel hiver marqué par une grande douceur et très peu de neige, le débat sur l’avenir de la station des Rousses a été mis sur la table. Un avenir qui se veut alpin.

- • Valentin Machard

Quel avenir pour la station des Rousses ? Cette question s’est invitée dans les débats du conseil communauta­ire de la Station des Rousses ce mercredi 20 mars. L’hiver 2023-2024 a été une nouvelle fois « catastroph­ique » se désole Nolwenn Marchand, président de la comcom Station des Rousses.

Un deuxième hiver, qui rappelle celui de 2022-2023, marqué par une extrême douceur et par très peu de neige sur les pistes de ski. Et qui vient frapper les finances de la station, avec des recettes en baisse et des charges en hausse. 

Recette en baisse et charges en hausse

Si les dépenses liées au ski alpin restent relativeme­nt stables depuis 2014, ce sont les dépenses de la station liées aux activités nordiques (ski de fond) qui sont les plus affectées. Ces dix dernières années, ces dépenses s’élevaient en moyenne à (environ) 220 000 euros par an. 

Mais ce sont des dépenses très fluctuante­s et dépendante­s de l’enneigemen­t d’une année à une autre. Si bien qu’en 2022, une bonne année avec un bel enneigemen­t, les activités nordiques et estivales n’ont coûté que 100 000 euros à la station. Avant d’être multipliée­s par trois l’année suivante en 2023 et atteindre 300 000 euros. Selon les anticipati­ons des agents de la station, ces dépenses représente­ront même 400 000 euros fin 2024.

« Ce n’est pas absolument insurmonta­ble pour la collectivi­té » , relativise Nolwenn Marchand. « Par contre, après une mauvaise année dernière, une très mauvaise cette année, cela va avoir des conséquenc­es beaucoup plus importante­s sur la Saem Sogestar et par ricochet sur la comcom. »  Parce que la comcomcom com Station des Rousses, ac ac-

touchne tionnaire de la Sogestar, touche des dividendes de cette société, gestionnai­re du domaine alpin et des remontées mécaniques. Recettes en baisse.

Défendre le ski alpin

Une situation qui inquiète les élus sur la pérennité de la station. « On ne peut pas continuer comme d’habitude ! Là, on a pris un plomb suffisamme­nt important sur 2023-2024 » , prévient Nolwenn Marchand. « Ce qui va nous amener dans un avenir proche à avoir des discussion­s assez rapidement sur le périmètre géographiq­ue et temporaire des activités. »

Alors quoi ? Que faire ? Encore trop tôt pour le dire ce mercredi soir. Mais en tous cas, pas question pour le moment d’abandonner le ski alpin, défend Nolwenn Marchand : « On se doit de trouver des solutions qui permettent de continuer cette activité du ski alpin. C’est une bonne partie de l’attractivi­té de notre station et c’est le business d’un certain nombre de nos profession­nels qui dépendent du ski alpin. »

«Il faut rester combatifs»

Cependant, continue Nolwenn Marchand, « il va falloir qu’on envisage toutes les situations possibles et qu’on trouve des solutions concrètes pour garantir la pérennité de cette activité. Même si la situation est compliquée, il faut qu’on reste combatifs, mobilisés et tous ensemble. Je suis sûr qu’on va y arriver, même si la situation n’est simple pour personne. » 

Des réunions entre administra­teurs de la Sogestar, profession­nels du tourisme, élus locaux et départemen­taux ont d’ores et déjà débuté, pour dessiner le futur de la station des Rousses. Comme il est coutume de dire dans le Haut-Jura : « Y a plus qu’à ! »

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 ?? ?? La saison a été catastroph­ique dans le Haut-Jura avec très peu de neiges sur le massif, comme ici le 2 février 2024. Valentin Machard / Image d’archives
La saison a été catastroph­ique dans le Haut-Jura avec très peu de neiges sur le massif, comme ici le 2 février 2024. Valentin Machard / Image d’archives

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