Voix du Jura

Chloé Ligney, maître-nageuse sauveteuse : « J’ai le niveau pratique des quatre nages »

- • Manaurie Jamar

Chloé Ligney exerce le métier de maître-nageuse sauveteuse depuis cinq ans. Elle a travaillé deux ans à Gray, en HauteSaône, avant de se rapprocher de chez elle, à Dole.

Elle a intégré l’équipe des maîtres-nageurs de la piscine de l’espace Pierre-Talagrand, il y a trois ans maintenant. « Nous sommes une petite vingtaine, on travaille le matin ou l’aprèsmidi » , explique la jeune femme de 25 ans, qui a commencé la natation à l’âge de cinq ans.

❝ « C’est un métier que je risque de faire un paquet d’années encore »

Plus jeune, elle a aussi travaillé en tant que surveillan­te, au lac Léman. « Si on n’est pas en piscine, alors c’est le plus souvent un travail de surveillan­ce. Sur une plage de sable, au lac, on était trois en poste, avec des jumelles, et un quatrième surveillan­t était dans l’eau. »

Le maître-nageur n’est pas qu’un surveillan­t

Diplômée maître- nageuse, « ce qui est différent de surveillan­te », précise Chloé, elle a d’abord suivi des études de droit après le bac pour devenir avocate, mais ça ne lui a pas plu.

Originaire des Bouches-du-Rhône (13), cette Jurassienn­e d’adoption s’est finalement orientée vers sa profession actuelle, « un peu comme ça » , dit-elle.

« Je ne sais pas vraiment pourquoi, mais je savais nager, alors je me suis dit go ! » Et ce métier lui plaît beaucoup, on pourrait dire qu’elle est devenue passionnée : « C’est un métier que je risque de faire un paquet d’années encore » , affirme-t-elle.

Une profession variée

Aquagym, fitness, accueil des scolaires, cours particulie­rs, surveillan­ce active et sauvetage à l’occasion, Chloé s’y retrouve : « Le fitness m’oblige à faire du sport, et moi qui m’ennuie très vite, je ne fais pas toujours la même chose, c’est aussi ce qui m’intéresse dans ce métier, tout comme j’apprécie le calme qu’il y a ici » .

Mais ce n’est pas tout. Les maîtres-nageurs peuvent être amenés à conseiller les nageurs lorsque ceux- ci le leur demandent. « On conseille quand même. La règle de base est que le maître-nageur sauveteur est à dispositio­n » .

❝ « J’ai plongé quatre ou cinq fois seulement en cinq ans »

La jeune femme a d’abord passé le BP JEPS AAN puis le BNSSA ( voir encadré), et fait son apprentiss­age à Dijon.

Quel profil pour devenir maître-nageur ?

« Il faut beaucoup de concentrat­ion, avoir les yeux partout, être toujours en alerte. On n’est pas seulement là pour regarder, ça, c’est un cliché ! Un arrêt cardiaque peut, même s’il n’est pas directemen­t lié à l’eau, arriver n’importe quand, par exemple » , souligne- t- elle.

Garder son sang- froid est également important : il faut savoir prendre sur soi lorsqu’un nageur mécontent vient se plaindre, réussir à calmer le jeu lorsqu’une dispute éclate entre groupes de jeunes, « même si les bagarres concernent plutôt les piscines lors des saisons estivales... »

Et le niveau en natation ?

Pas tant que ça, mais bien assez ! Pas besoin de maîtriser la natation comme les sportifs olympiques, mais il faut savoir nager tout de même, cela va de soi. « Je peux nager longtemps, j’ai le niveau de pratique des quatre nages » , précise Chloé, rassurante, mais qui ne s’estime pas parfaite non plus dans ces pratiques. Pourtant, à son niveau, elle peut les enseigner.

Depuis qu’elle a commencé sa carrière de maître-nageuse, elle n’a pas sauvé beaucoup de monde. « J’ai plongé quatre ou cinq fois ». Et pour cause : une noyade, « c’est rare » , témoigne-t-elle.

En cas d’aide à un nageur en difficulté, notamment qui a bu la tasse ou n’a plus de force pour nager, Chloé peut utiliser la perche, en la plaçant sous les bras de la victime. « Cela ne sert à rien de lui tendre, car quand on se retrouve dans ce cas, on ne la voit pas. » Mais la perche, elle l’a encore moins utilisée qu’elle n’a plongé : « Je plonge par réflexe, par facilité » , note la Doloise. « Et puis, attraper la perche pour intervenir, c’est risquer de perdre des yeux la personne en difficulté. Je garde toujours la victime en vue ! »

Quant au public fréquentan­t les lieux de baignade, « je n’ai pas vraiment de préférence, mais j’apprécie les nageurs qui ne sont pas susceptibl­es de se noyer ! » plaisante Chloé.

■ Une journée d’informatio­n sur le métier de maître-nageur sauveteur a lieu ce jeudi 4 avril de 9 h à 18 h à l’espace Pierre-Talagrand. Entrée gratuite.

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Manaurie Jamar Chloé Ligney apprécie beaucoup son métier de maître-nageuse.
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Chloé Ligney fait s’exercer les enfants à glisser dans l’eau la tête la première. Manaurie Jamar

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