Les artisans en ont « ras-le-bol »
Les adhérents de la confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment du Jura réclament « une politique et des réglementations plus adaptées » à la taille des très petites entreprises.
« On sent bien un essoufflement, un ras-le-bol... On entend parler de stress, de burn- out. Pour le seul secteur de Lons-le-Saunier, cinq départs ont été enregistrés en 2023, dont deux à la retraite et bien contents de s’arrêter », explique Jérôme Vittori, artisan maçon installé depuis 2011 à Ruffey-sur-Seille.
Adhérent à la Capeb (Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment) du Jura, il s’est exprimé lors de la dernière assemblée générale pour témoigner de ce mal-être qui ne fait que croître parmi les patrons des toutes petites entreprises. « On n’en peut plus de ces dossiers techniques et de la digitalisation sans possibilité d’avoir un interlocuteur, de ces règlementations et ces lourdeurs administratives qui nous empêchent de travailler et qui nous découragent. Ce n’est pas tenable », ajoute-t-il, rejoint dans ses propos par Régis Bride, président de la Capeb du Jura. « La conséquence, c’est qu’aujourd’hui, un artisan seul ne peut plus répondre à un appel d’offres. Il est temps que l’on nous entende au niveau national. J’ai peur que l’artisanat se perde avec son savoir-faire ».
Très peu de voie de recours
Face à cette situation, la Capeb voit, quant à elle, son nombre d’adhérents augmenter, car elle devient le soutien incontournable de ces petites entreprises. « On multiplie les interventions au nom de nos adhérents qui ont très peu de voie de recours face aux fournisseurs, aux administrations pour dépêtrer de très petits dossiers parfois qui bloquent les artisans au quotidien », ajoute Paul-Henri Bard, secrétaire général, en soulignant aussi le climat de plus en plus anxyogène et pesant. « La vie d’un chef d’entreprise du BTP ne doit pas continuer à être un chemin de croix » .
Pour ce faire, plusieurs sujets sont au- devant des préoccupations, à commencer par le problème des camions de 3,5 tonnes, insuffisants aujourd’hui pour transporter du matériel sur un chantier dans un petit périmètre, sous peine d’être en surcharge, sachant qu’un véhicule de 4,5 tonnes nécessite un permis poids lourd et une FIMO ( Formation Initiale Minimale Obligatoire) pour le transport de marchandise qui n’est pas du tout appropriée à ce secteur d’activité.
Le maintien de la TVA à 10 %
Autre cheval de bataille le maintien de la TVA à 10 % « qui profitera aux clients et aux entreprises » , les négociations avec les municipalités pour que les artisans puissent se stationner dans les communes sans risquer une amende pendant qu’ils travaillent, la prise en charge du chômage partiel à 84 % en cas d’arrêt administratif, pour cause d’intempéries ou de pandémie.