Voix du Jura

Alex, expatrié aux USA : « Être Français, c’est souvent partir pour réussir »

A 47 ans, Alex Haouari, installé aux Etats-Unis depuis six ans, ne regrette pas son choix d’être un expatrié.

- • Patrick Lamy (CLP)

Originaire de Labergemen­tlès- Seurre, après un parcours scolaire des plus classiques en lycée technique, lui vient l’envie de voir autre chose : Alex Haouari part donc une première fois aux Etats-Unis comme « garçon au pair », dans le mythique quartier de Manhattan.

Une idée innovante en France

De retour en France, il crée une entreprise grâce à une idée innovante sur des baskets munies d’un système de laçage pré-lacé interchang­eable de la marque Kluma. « L’idée était plutôt simple : changer de lacets en quelques secondes seulement en n’ayant qu’une seule paire de chaussures et une multitude de porte-lacets de différente­s couleurs pour changer de style à sa guise » , précise Alex Haouari.

200 paires de chaussures

Il développe la chaussure à Romans-sur-Isère et travaille sur la partie plastique (rail et portelacet­s) pendant deux ans entre le Jura et Oyonnax. Finalement, pour une histoire de coût, 200 paires de chaussures seront fabriquées au Maroc à Casablanca. « Mais après un essai de prévente en ligne, c’est un échec, le concept ne prend pas... » Alex décide alors de tenter sa chance aux Etats-Unis.

L’aventure continue en Amérique

« Grâce à mes bonnes connaissan­ces à New York, j’ai eu des visas me permettant de rester plusieurs mois. Mon objectif était de livrer une centaine de paires de chaussures à des entreprene­urs, des startup et des investisse­urs. Mais après avoir offert seulement 50 paires et un seul retour non viable, impossible de continuer financière­ment » raconte l’entreprene­ur.

Un autre chemin

Après avoir perdu sa demande de brevet internatio­nal, Alex prend un autre chemin. C’est alors qu’il rencontre sa femme et trouve un emploi dans l’une des plus grandes sociétés d’assurance des États-Unis.

« Depuis, j’ai réalisé qu’en tant que Français, pour obtenir une meilleure qualité de vie, tant sur le plan profession­nel que personnel, il ne faut pas vivre en France : être Français, c’est souvent partir pour réussir car à l’étranger, la France est perçue très positiveme­nt et l’importance de notre langue et de notre savoir-vivre y sont reconnus » .

Vision de la France par un expatrié

En quelques mots, selon Alex, la France traverse une période difficile : un système de santé à bout de souffle, une dette record, des dépenses excessives, un commerce extérieur en difficulté, des problèmes dans le système éducatif, des salaires stagnants, et la liste n’est pas exhaustive.

« Je crains que la France ait déjà dépassé le point de nonretour car la seule solution pour redresser le pays serait un leader avec une approche beaucoup plus rigoureuse et stricte. Je me suis bien fait à ma vie d’expatrié : j’effectue un ou deux voyages par an pour voir ma famille, ce qui me permet de renouer avec mes racines. La vie aux États-Unis est plus facile et accessible. Si vous travaillez dur pour vous offrir une belle carrière profession­nelle, c’est uniquement aux États-Unis que vous pourrez y parvenir » , témoigne- t- il.

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