Commentaire

Enfermés, les portes verrouillées... Il n’y a pas si longtemps, les disciples sillonnaient les routes avec Jésus. Et les voilà enfermés, repliés sur eux-mêmes, car ils ont peur. C’est étrange les attitudes qui peuvent naître sous l’effet de la peur. La tentation est alors forte de se replier à l’intérieur de frontières connues et rassurantes. Malgré les promesses de Jésus, malgré le tombeau vide du matin de Pâques, les disciples se sont renfermés dans la crainte et le doute.

« Il souffla sur eux... » C’est son Esprit de paix que le Christ offre ce soir-là à ses disciples, son Esprit de paix seul capable de transformer leur vie de crainte et de repli en une vie de joie et d’espérance, ouverte au monde. Par ce souffle reçu, les disciples sont invités à abandonner leur cachette et à annoncer la Bonne Nouvelle du Christ ressuscité. Le souffle qui passe ainsi sur les disciples est une nouvelle naissance, une re-création offerte par Jésus.

« Recevez l’Esprit Saint... » Quels que soient les lieux où nous sommes enfermés, l’Esprit Saint peut venir à notre rencontre pour nous donner cette belle espérance que « rien ne peut nous séparer de l’amour de Dieu » (Rom. 8). Car seul l’Esprit Saint peut faire tomber les murs de la peur, seul l’Esprit Saint peut nous faire reconnaître un frère en l’étranger qui est devant nous, seul l’Esprit Saint peut nous dépouiller de nos certitudes, de nos a priori.

« Avance ton doigt ici et regarde mes mains ; avance ta main et enfonce-la dans mon côté.. » Jésus se donne à voir par les stigmates de la croix et non par un corps resplendissant, intact et auréolé de gloire. Les blessures de la croix le rendent humain pour parler à Thomas. Une parole qui abat les murs de l’incrédulité et du doute pour faire place à la reconnaissance du ressuscité et à la confession de foi de Thomas.

Ce n’est plus le vide d’un tombeau ni l’absence d’un corps qui doivent nous habiter depuis dimanche dernier, premier matin de Pâques, mais c’est la Parole que Jésus nous partage.