« Les grands projets pour Smoby, ce sont les jouets en plastique recyclé »
Smoby a cent ans. L’occasion de prendre le pouls de cette jeune centenaire qui en tant d’années a connu des hauts et des bas. Dernier en date, le marché du jouet en chute en 2023, à cause de la baisse de la natalité.
BERNARD RUSSAC, DIRECTEUR MARKETING DE SMOBY
Voix du Jura : Cent ans d’histoire, cent ans de hauts et de bas, cent ans de rebondissements... Dernier en date, le rachat de Smoby en 2008 par le groupe allemand Simba Dickie. Comment s’est passé le rachat ?
Bernard Russac : Il y a une grande confiance qui nous est accordée dans le mode de fonctionnement et dans le pilotage de l’entreprise. Ce sont des gens qui ont cette culture du jouet importante. Et puis la dernière chose qui est importante, ce sont les investissements qui ont été réalisés dans le domaine industriel et dans les bâtiments. Il y a un vrai soutien dans l’investissement.
VDJ : Smoby a traversé une année compliquée, avec un marché qui se resserre à cause d’une demande en chute. Comment Smoby compte-t-il faire face à la situation ?
B.R. : C’est sûrement le côté le plus marquant de ces dix dernières années. On a perdu plus de 100 000 naissances et contre ça un acteur de jouet de rien faire. Il faut essayer de réfléchir différemment. La grande tendance en ce moment, ce sont les jouets pour les plus grands pour séduire un autre type de population. Les grands projets structurants pour Smoby, ce sont les jouets en plastique recyclé.
VDJ : Smoby, c’est une success story haut-jurassienne et vous continuez à investir sur le territoire avec l’agrandissement de votre site à Arinthod. Où en est le chantier ?
B.R. : L’étude des quatre saisons vient de se terminer. On ne va pas courir trop vite pour ne pas faire de ‘bêtises’. On travaille activement sur le projet pour savoir ce qu’on met dedans. Sur le secteur, il y a un vrai savoir-faire de la main-d’oeuvre et on y reste attaché. On est sur des réflexions d’extension. Vous pouvez faire plein de choses. Ce ne sont pas forcément des emplois complémentaires, mais plutôt d’être en mesure de fabriquer mieux et moins cher. Le projet est d’être plus efficace.
VDJ : Quels ont été les trois jouets les plus emblématiques de la marque, selon vous ?
B. R. : On a tous des coups de coeur, donc c’est vachement compliqué quand on est là depuis tellement longtemps. La cabane arrive en tête. À mes yeux, mon jouet favori, ce sont les petites marchandes, les épiceries qui ont rencontré un vrai succès. Enfin, le porteur Smoby, c’est une success story discrète. On a vendu dix millions de ces porteurs-là sur l’ensemble des années. Il a changé de look, mais il a toujours un volant, une assise, quatre roues et une barre pour apprendre à marcher. Il y a des produits comme ça qu’on a oubliés, qui sont devenus des classiques.