Mounir Satouri, un député européen en terre de mission
Le député européen Mounir Satouri était à Arbois vendredi 5 avril pour soutenir la candidature écologiste aux élections européennes (du 6 au 9 juin). Rencontre.
S’il est un scrutin lors duquel EELV obtient habituellement de bons résultats, c’est bien lors des élections européennes. Seulement, à l’approche de l’échéance 2024 (du 6 au 9 juin), les sondages annoncent le parti à 7-8 % des intentions de vote, loin du score obtenu en 2019 par la liste menée par Yannick Jadot (13,4 %). « La campagne s’installe, nous sommes conscients que les thématiques sur lesquelles nous sommes perçus comme les plus compétents. Les thématiques écologistes et environnementales ne sont pas au coeur des préoccupations des Français. Par contre, on a des propositions sur tous les sujets et on va mener cette campagne jusqu’au bout » , commente Mounir Satouri.
« Nous sommes lucides »
Venu porter la bonne parole en terre jurassienne, le député européen (depuis 2019) sait qu’il est en territoire de mission. Les derniers scrutins ont vu la droite de la droite s’installer dans la campagne jurassienne comme ailleurs. Ainsi, lors des présidentielles de 2022, c’est Marine Le Pen qui est arrivée en tête dans le département (26 %); les partis situés les plus à droite réunissant environ 35 % des suffrages. Ce n’est donc pas par hasard que le RN cible désormais particulièrement les territoires ruraux. « Nous sommes lucides. On voit bien depuis quelques années qu’en Europe comme en France, il y a une espèce de vent mauvais qui souffle dans le dos de l’extrême-droite et de la droite. Avec une pression très forte d’alliance entre la macronie et la droite. Evidemment cela nous impacte et cela nous préoccupe. Il faut que nous réfléchissions à trouver des antidotes » , note Dominique Voynet, secrétaire régionale des Ecologistes en Franche-Comté.
L’alternative à la PAC
Pourtant, Les Ecologistes portent une analyse à laquelle pourraient souscrire bien des agriculteurs, quelle que soit leur orientation politique. Dans le viseur, la politique agricole commune ( PAC) de l’Union Européenne. « On nous dit : »On paye la PAC pour avoir une nourriture à un prix abordable« . Alors pourquoi on paye y compris pour les exportations ? Pourquoi le blé francilien, bourré au pesticides, dopé à la PAC, arrive au Maroc et en Tunisie ? Alors qu’il est plus compétitif que le blé local, il appauvrit les agriculteurs et les jette à la rue. Ensuite, on les laisse mourir dans la Méditerranée. Il y a quelque chose qui ne va pas » , développe Mounir Satouri. Et d’insister : « Les seuls qui ont voté contre la PAC et fait une proposition alternative ce sont les écologistes. »
« Le hold-up de l’extrême droite »
Malgré ces arguments, le message reste difficile à faire passer dans les campagnes françaises. « Les petits paysans qui aujourd’hui basculent dans les pattes du RN ce sont des gens qui devraient se mobiliser contre leur syndicat dominant qui a servi les plus gros. Ils se sentent abandonnés, maltraités. Et s’ils se sentent abandonnés, c’est d’abord par leur syndicat majoritaire » , assure Dominique Voynet. Et Mounir Satouri de compléter : « Ils n’ont pas les bons amis. Entre un agriculteur qui a 30 ha et le président de la FNSEA, quel est le lien ? L’un touche 2 000 euros de PAC, l’autre 400 000. » Le député européen conclut : « Ils ont été déçus par les arnaques libérales de Macron et ils sont en train de se faire avoir par le hold-up de l’extrême droite. »
Le parti d’Édouard Philippe a désigné Christophe Germain et Delphine Gallois comme délégué(e)s départementaux Horizons du Jura. Le délégué départemental représente Horizons sur son territoire. En lien avec le référent régional, et les délégués municipaux, il veillera à la tenue d’événements dans le département, coordonnera les grandes actions nationales et continuera de développer Horizons en participant très activement à la création de nouveaux comités municipaux. Avec 23 000 adhérents, plus de 1 000 comités municipaux, 40 parlementaires et 500 maires, Horizons poursuit sa structuration.
« Il s’agit d’une nouvelle étape importante dans la structuration d’Horizons », a indiqué Edouard Philippe lors du bureau politique qui a validé la création de la fonction de délégué départemental. Contact : jura@departements-horizons.fr