L’opération collège mort a fédéré parents et professeurs
Après une grève unanime des professeurs le mardi, une opération collège mort, doublée d’une manifestation, a eu lieu jeudi pour dénoncer le manque de moyens.
Seulement une dizaine d’élèves, sur 220, se sont rendus au collège Xavier-Bichat, à Arinthod, jeudi 4 avril. Et pour cause, parents et professeurs se sont unis pour une opération « collège mort », doublée d’une manifestation.
Dès 8h30, ils étaient une cinquantaine, tambours et pancartes à la main, pour dénoncer le manque de moyen alloué à l’établissement.
Parents et enseignants sur le même front
« Cette opération collège mort est une manière de manifester sans pénaliser les professeurs, avec qui on se rejoint sur les revendications » , indique Salomé, représentante des parents d’élèves. « On a une équipe d’enseignants dévoués et motivés qui déplorent, au même titre que nous parents, l’absence de moyens ».
« On entend souvent de beaux discours autour de l’inclusion des élèves, notamment avec des profils particuliers, mais dans la réalité aucun moyen n’est mis en oeuvre pour former les enseignants et pour accueillir ces enfants dans les conditions nécessaires. D’autant plus que nous nous orientons, si rien n’est fait, vers des classes sixième à 28 élèves voire plus, ce qui est loin de
permettre un enseignement serein pour nos élèves. »
Une dotation horaire insuffisante
Les parents et professeurs dénoncent également une dotation horaire « largement insuffisante » .
« Le nombre d’heures est calculé suivant une logique comptable qui ne prend pas en compte les spécificités de notre petit collège isolé et ne laissent pas assez de temps pour les projets culturels ou civiques » , explique la représentante des parents d’élèves. Actuellement, seulement trois heures par semaine sont accordées à ces projets de classe.
Une égalité des chances non respectée
« Ici, on n’a pas de théâtre ni de cinéma. On a une médiathèque formidable, mais c’est la seule offre culturelle qu’on a véritablement » , déplore Salomé. « Pour inculquer de vraies valeurs aux élèves, on a besoin de mener à terme des projets fédérateurs, qui sont finalement là pour pallier la pauvreté du contexte et offrir à nos enfants les mêmes chances qu’ailleurs.
Nos enfants, bien que nés ici, dans un milieu rural, ne devraient pas être destinés
à devenir exclusivement paysans ou ouvriers dans la plasturgie, tout doit leur être proposé et permis. »
D’autres actions à venir ?
Les élus de la commune, dont le maire Jean- Charles Grosdidier, se sont rendus sur place en signe de soutien à la mobilisation. D’autres actions pourraient être organisées dans les prochaines semaines. « On espère faire tache d’huile, car on n’est certainement pas le seul collège dans ce cas de figure. Fédérer, et en parler, est notre seul levier d’action ».