Voix du Jura

Démolition de « La Marcassite » : « C’était une pépite mais il y a beaucoup de sel »

Le bâtiment la marcassite sera démoli en 2024. Une vieille friche industriel­le qui devrait laisser place à un parc... voire à une vache !

- • Julien Berrier

« J’étais en train de dessiner ce qu’on pourrait faire après » , lance Dominique Bonnet, maire de Poligny, depuis son bureau sur lequel sont disposés quelques croquis. Ceux d’un futur parc qui devrait prendre la place de la friche industriel­le dite « la Marcassite » , située le long de la route de Genève (2 537 m2).

Fléchée sur le prochain budget pour 310 000 euros (HT), la démolition du bâtiment clôt un vieux dossier polinois et offre de nouvelles possibilit­és d’aménagemen­ts.

Des bijoutiers et des affineurs

La constructi­on de ce bâtiment comprenant un logement, des bureaux et un atelier remonte aux années 1920. Vers 1925, la société Jules Grandcléme­nt fonde en effet à Poligny un atelier de sciage de marcassite. Basée à Saint-Claude, cette entreprise travaille dans la taille de pierre pour la bijouterie et connaît son affaire. L’atelier fonctionne à plein à partir de 1928 mais la crise économique de 1929 fait plonger l’activité.

Le site est revendu durant la seconde guerre mondiale pour être transformé en caves d’affinage. Ces caves resteront la propriété de Juramont jusqu’au début des années 2000.

« La ville a acheté le bâtiment dans les années 2000. Donc, oui ça veut dire que pendant 20 ans il est resté complèteme­nt vide. Ce qui s’est passé, c’est que Juramont l’a vendu à une personne qui voulait en faire des garages privés. Mais il n’ a pas fait de garages et nous on a racheté à cette personne » , résume le maire Dominique Bonnet.

Conservati­on impossible

Les causes de l’échec de ce projet privé explique aussi pourquoi la Ville a fait le choix de se débarrasse­r de ce qui reste, tout de même, un tènement déjà bâti et, surtout, un élément du patrimoine industriel de la commune. « Le promoteur privé avait cru que c’était une pépite puis finalement il se trouve qu’il y a beaucoup de sel. Il a stocké des vieilles voitures mais il n’a pas réalisé de travaux. Il a laissé dormir et il a perdu de l’argent parce que ça c’est dévalorisé et donc aujourd’hui une transforma­tion de ce bâtiment était complexe » , assure Dominique Bonnet. Propriétai­re, la commune utilisait tout de même le bâtiment pour y abriter l’associatio­n Tizasek. « Mais très vite, on a abandonné; on les a alors changé de lieu parce que eux-mêmes n’étaient pas bien là-bas. »

« Un parc, un lieu de repos... »

Le choix de la démolition étant actée, reste à savoir ce que va devenir l’emplacemen­t. Sur ce point, la Ville a donc déjà de sérieuses pistes même si les détails restent à préciser. « Ça pourrait être un point de rencontre végétalisé, ça peut être aussi le point de départ des chemins de randonnée.

Un lieu de repos, un petit parc de centre- ville et puis un petit cheminemen­t pour que les gens viennent s’asseoir » , avance le maire en pointant ses esquisses. « On mettra peut-être des tables de ping- pong, il pourrait y avoir ultérieure­ment du mobilier urbain ludique... Et peut- être une statue de vache sur un petit socle parce que, tout de même, on est à Poligny. »

Si la démolition a été votée par le conseil municipal, le futur aménagemen­t reste encore sujet à discussion. « On pourra peutêtre mettre d’autres éléments, ce que j’évoque avec vous, c’est une esquisse de réflexion » , précise Dominique Bonnet qui reste donc ouvert aux suggestion­s.

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Julien Berrier
La bâtiment dit « la mercassite » devrait laisser place à un parc. Julien Berrier

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