Huit cents morceaux de bronze analysés aux rayons X pour mieux connaître le passé du site gallo-romain
Dans les entrailles du Centre de conservation et d’étude René-Rémond de Lons-le-Saunier, durant quatre jours, des archéologues se sont affairés pour classifier des centaines de pièces de bronze issues des fouilles du site gallo-romain de Villards-d’Héria.
Rémy Grebot, coordinateur du projet collectif de recherches « Villards d’Héria, occupation, continuité, évolution », JeanPaul Guillaumet, directeur de recherche émérite au CNRS et Kyara Ohrond, étudiante en Master 1 d’archéologie à Dijon, auront, en parallèle du travail de recherche qui se poursuit sur le terrain, analysé l’ensemble des 800 morceaux de bronze, soit près de 200 kg, issus des fouilles effectuées sur le site gallo-romain entre 1962 et 1982.
Les dix doigts de la main
« Toutes ces pièces sont des fragments de statues, de décors ou d’inscriptions, mais dont nous ne savons pas plus. L’idée est donc d’analyser, pour chacune, leur composition chimique, afin d’en faire des groupes qui seront ensuite étudiés par un spécialiste de la statuaire afin de savoir ce qu’elles représentent. En gros, si nous avons dix doigts, l’idée est de savoir si ce sont les dix doigts d’une même statue, ou dix doigts de dix statues différentes » , détaille Rémy Grebot. Une analyse effectuée par
spectrométrie de fluorescence des rayons X, grâce à du matériel mis à disposition par l’université
de Lyon. « Une fois que ces 800 pièces, qui datent de - 50 à 300 apr. J.-C., auront été analysées, cela nous permettra d’en savoir un peu plus sur ce site galloromain. Mais nous sommes encore loin de tout savoir et il nous faudra des années pour maitriser l’ensemble des données du site. Pour preuve, en 1982, à la fin des fouilles, nous pensions qu’il n’y avait qu’un bâtiment isolé, alors qu’aujourd’hui nous savons qu’il fait partie d’un ensemble de bâtiments plus vaste qui s’étend sur six hectares. »