Un virage dans l’affaire des « faux meubles »
Alors que le procès d’une salle des ventes du Jura, d’un commissaire priseur, d’un ébéniste et d’une antiquaire lyonnaise, mis en cause pour escroquerie, devait se ternir ce mardi 9 avril au tribunal correctionnel de Lons- le- Saunier, la procureur du Jura a décidé de lancer une nouvelle procédure.
Un juge d’instruction saisi du dossier
Julie Fergane- Tauzy acte l’ouverture d’une information judiciaire et la saisie d’un juge d’instruction. Une nouvelle enquête et une manière de préciser les préjudices potentiellement subis par les victimes et parties civiles, et permettre à d’autres parties civiles de se signaler dans ce dossier tentaculaire. Jusqu’ici, l’estimation « basse » du préjudice serait de 130 000 euros, mais pourrait frôler le million d’euros. Un écart qui mérite une mise au clair.
À la demande de l’avocat de la défense fin août, le procès avait été renvoyé à ce mardi 9 avril. Le commissaire priseur est mis en cause par dix victimes et treize parties civiles d’escroquerie.
Il aurait mis en vente entre 2014 et 2019 plusieurs dizaines de meubles estampillés de la main de grands maîtres du 18e et 19e siècle ( Topino, Ohneberg, Jacob ou Lacroix). Ces meubles auraient en fait été réalisés par un ébéniste installé en Saône- et- Loire et seraient des faux, accusent victimes et parties civiles.
L’information judiciaire s’annonce longue
Accusations d’escroquerie rejetées par l’avocat de la défense, Maître Sylvain Papeloux, critique de l’enquête menée par l’Office central de lutte contre le trafic des biens culturels et qui demande la relaxe des mis en causes.
Cette information judiciaire s’annonce longue. Le dossier restera instruit à Lonsle-Saunier. Il faudra reprendre tout le dossier, et attendre le compte-rendu d’un expert en meubles anciens. Une procédure qui peut prendre plusieurs mois, mais nécessaire pour faire toute la vérité sur ce dossier.