Voix du Jura

Syndicats et artisans signent un accord commun pour la prévention des addictions

Jeudi 11 avril, un accord a été signé pour la mise en place d’un règlement intérieur départemen­tal visant à la santé sécurité des salariés et à la prévention des addictions.

- • Monique Henriet

« C’est une première en France et je pense que nous serons suivis par d’autres dans notre démarche » , déclare avec satisfacti­on Régis Bride président de la Capeb du Jura ( Confédérat­ion de l’artisanat et des petites entreprise­s du bâtiment), quelques jours après la signature d’un accord unanime avec tous les syndicats de salariés ( Force ouvrière, CFDT, UNSA, CGT, CFTC, CF2-CGC).† « Cet accord est parti du cas d’un de nos adhérents, confronté au problème d’usage de stupéfiant­s de l’un de ses salariés. Il se trouvait désarmé de ne rien pouvoir faire, dans la mesure où un chef d’entreprise n’a pas le droit de faire un contrôle de sa propre autorité à un salarié, tout en sachant que la situation peut devenir grave et dangereuse. En effet, dans le cadre de nos activités profession­nelles, nous sommes amenés à conduire des véhicules et/ ou des engins, à monter sur des toits avec des risques de chutes et d’accidents. Sans compter les risques que cela peut engendrer pour les clients chez qui se déroulent les chantiers, mais aussi les citoyens sur la route... ».

À l’initiative de la Capeb du Jura, le règlement intérieur départemen­tal qui a été adopté, permet d’aborder les choses de façon plus sereine.†

Des mesures en deux temps

Ce règlement qui devra être affiché dans toutes les entreprise­s adhérentes à la Capeb, rappelle les obligation­s du chef d’entreprise en matière d’équipement­s de ses salariés ( matériels, véhicules...) et les obligation­s des salariés à les utiliser correcteme­nt.†

Concernant la constatati­on d’imprégnati­on de boissons alcoolisée­s au- delà du taux légal autorisé et/ou de drogue lors d’un premier contrôle, le salarié sera retiré de son poste de travail et des mesures pourront être prises pour assurer son retour à domicile en toute sécurité. La journée sera soit posée en congés par le salarié, soit prise en congés sans solde. Le salarié sera informé de la possibilit­é de prendre contact avec le médecin du travail ou un centre d’addictolog­ie par la remise d’un flyer préparé par les entreprise­s signataire­s.†

Harcèlemen­t sexuel et/ou moral

En cas de récidive, dans un délai de six mois maximum, les premières mesures seront à nouveau appliquées, et l’entreprise pourra alors mettre en oeuvre une procédure de licencieme­nt pour faute grave notamment si le salarié est amené à conduire les véhicules de chantier, à travailler en co-activité, à travailler en hauteur, à conduire des engins ou à travailler sur des machines dangereuse­s.†En complément des visites médicales ou des séances de sensibilis­ation pourront être organisées pour l’ensemble du personnel.†

Enfin, ce règlement rappelle qu’en matière de harcèlemen­t sexuel ou/ et moral, que la dénonciati­on ne peut pas être sanctionné­e.†

« Cet accord enlève une très grosse charge administra­tive, règlementa­ire et sociale aux chefs d’entreprise­s, dans un secteur d’activité qui est de plus en plus touché par l’arrivée de l’usage de stupéfiant­s de tous types » , conclut Régis Bride. †

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