Triple médaille d’or pour le prof de chanbara, surpris et content : « Je n’avais pas pour ambition de gagner ! »
Thibault Perrachon, ostéopathe de formation, est aussi enseignant de chanbara, une forme d’escrime japonaise, à Dole. Il a récemment remporté trois médailles d’or lors d’un championnat organisé le 7 avril dernier.
Trois médailles d’or. C’est ce qu’a remporté Thibault Perrachon, professeur de chanbara, en une seule compétition, ce qui fait de lui le grand champion des régions de l’Est. Et pourtant : « Je n’avais pas pour ambition de gagner » , dit-il, à la fois content et surpris de sa triple victoire au championnat inter-régions le 7 avril dernier, tournoi regroupant toutes les régions de l’Est de la France. Cette compétition, organisée à Dole, a accueilli huit clubs de l’Est, soit trentetrois participants.
Une première médaille d’argent en 2008
Parmi les cinq déclinaisons de ce sport, Thibault Perrachon a remporté la première place en petit sabre (kodachi), petit sabre et bouclier (tate kodachi), et grand sabre à deux mains (choken morote).
Le chanbara sort du côté hyper rigoureux des arts martiaux traditionnels.
THIBAULT PERRACHON
« J’avais déjà fait un peu de compétition, et remporté la médaille d’argent en combat deux sabres au championnat de France, en 2008 » raconte le professeur de 33 ans, catégorie senior, et président de la section chanbara de l’association des arts martiaux de Dole (ADAM), club qui propose aussi le katori et le wing tsun (kung-fu). Quant aux catégories de combattants, elles vont de poussin à senior.
Les voir s’investir, progresser, ça rend fier. THIBAULT PERRACHON
Mais le chanbara, c’est quoi au juste ?
« Equipé d’un casque, de gants et d’une arme, le but est de toucher l’adversaire avec le bout de la lame, comme si en réalité, il y avait eu une vraie coupure » , explique- t- il. Sauf qu’il n’y a pas de danger: les armes sont souples et en mousse. Cette discipline « sort du côté hyper rigoureux des arts martiaux traditionnels. C’est un art martial qui a été créé au Japon dans les années 1970 par un groupe d’escrimeurs qui déploraient le désintérêt des jeunes pour les arts martiaux » . Son fondateur officiel est le japonais Tetsundo Tanabe. « Et il a été importé en France par un maître japonais ».
D’élève à professeur
Originaire de Bourg- enBresse, Thibault Perrachon a découvert le chanbara làbas, et l’a appris avec Alain Dodart, un maître de la discipline. « J’avais douze ans, je cherchais un sport et je suis tombé par hasard sur ce stand lors de la fête des associations » . Aujourd’hui, il enseigne cette pratique à Dole, à une dizaine d’adhérents, eux- mêmes recrutés lors du forum des associations.
« J’ai suivi la formation en chanbara et passé le diplôme d’enseignant à Paris » , notet- il. « C’est mon premier engagement associatif » , précise le Jurassien d’adoption depuis 2016, qui a lui- même formé cette section de l’ADAM en septembre 2023, nommée Nemuri Neko Dojo. « Je suis resté un moment sans pratiquer et ça me manquait, mais le seul autre club de Franche-Comté est à Mâcon. Et Bourg- en- Bresse aussi était trop loin pour avoir une pratique régulière. » Il n’en existait pas dans le Jura, alors il a décidé d’en fonder un.
Donner des cours, les voir progresser
« C’était un sacré stress de me lancer dans l’enseignement et au final, je suis satisfait de les voir s’investir, tir,tir, progresser, ça rend fier » .
groupne L’un de ses élèves, du groupe des enfants, est d’ailleurs déjà investi dans la compétition, sa première étant prévue au mois de mai cette année.
Un entraînement de chanbara se déroule comme suit : « D’abord un échauffement, puis un temps dédié à une étude technique, à un approfondissement. Enfin, on s’équipe d’armes et de protections. Les combats sont libres : petit sabre, grand sabre, deux sabres, lance, bouclier, bâton ».
Bien que trois fois médaillé d’or et une fois d’argent, Thibault Perrachon ne cherche pas particulièrement à remporter d’autres distinctions de champion : « Mon objectif est surtout de développer la section de chanbara et de recruter plus d’adhérents » .
Deux disciplines pratiquées
En plus du chanbara, Thibault Perrachon, qui est ostéopathe de formation, pratique aussi le katori depuis 2018, encore une autre forme d’escrime japonaise, ce qui lui fait « cinq heures d’entraînement par semaine au total, en dehors des cours » , car il est possible dans la pratique de ce sport de s’entraîner seul. Plutôt katori ou chanbara ? « Je n’ai pas de préférence entre les deux. Ils se complètent dans la recherche du maniement du sabre, et ce qui me passionne, c’est le maniement du katana en lui-même ».