Voix du Jura

Les vignes jurassienn­es sous la menace du gel : « Je vérifie plusieurs fois dans la nuit la températur­e »

Depuis le 22 avril, les viticulteu­rs jurassiens sont en veille pour parer aux attaques du gel. Responsabl­e de l’exploitati­on viticole du Lycée de Montmorot, Laurent Bert raconte.

- • Julien Berrier

« Ce matin, on était à -1,4°C à 7 h » , note Laurent Bert, responsabl­e de l’exploitati­on viticole du lycée agricole de Montmorot qui, mardi 22 avril, a pu constater les premières attaques du gel. « Je reviens tout juste des vignes. Au minimum, elles ont subi un stress » , constate- t- il sans se risquer à tirer un bilan définitif. Il faut dire qu’à ce moment-là, le gel menace encore.

Nuits de veille

Comme les autres viticulteu­rs jurassiens, Laurent Bert vit des nuits angoissant­es depuis les premières alertes au gel du lundi 22 avril. « On a des capteurs dans les vignes et je vérifie plusieurs fois dans la nuit la températur­e » , explique le viticulteu­r qui se préparait alors à une longue vieille. « Je pense qu’on reste exposé au risque de gel au moins jusqu’à la nuit de vendredi à samedi. »

Des bougies dans les vignes

Laurent Bert a pourtant pris des mesures pour lutter contre le gel. Il a allumé des bougies dans les endroits les plus exposés mais il ne peut pas tout se permettre. « On protège en priorité les vignes à haut rendement les plus exposées. Je pense aux vignes situées dans des fonds ou dans des combles. Mais compte tenu du coût des protection­s, il faut tenir compte du rendement. Il peut y avoir des situations où ce n’est pas rentable de protéger la vigne. »

« Il faut bien réfléchir... »

Laurent Bert a donc choisi de protéger un hectare des plantation­s de Savagnin, Poulsard et Chardonnay du lycée agricole. « Un hectare cela représente environ 25

bougine % de notre surface. Il faut comprendre qu’une bougie coûte entre 13 et 15 euros pièce et qu’elle dure quatre heures. Donc, pour faire une nuit complète, il faut compter deux bougies par emplacemen­t. » On l’aura compris, tout cela peut revenir fort cher en fonction de la durée de l’épisode de gel. Moralité : « Il faut bien réfléchir avant de mettre en place une protection.tection. tection. Si on a une vieille vigne qui donne peu, est-ce que ça vaut la peine de la protéger ? » ƒƒ

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