Jean-Louis Roy : «J’ai commencé bûcheron à 15 ans et demi»
L’origine du groupe Roy remonte au début des années 1980, lorsque Jean-Louis Roy achète son premier camion. « J’ai commencé bûcheron à 15 ans et demi. Je travaillais déjà à mon compte mais sous le nom de mon père qui était fermier. À 18 ans, j’achetais mon premier camion pour faire le commerce du bois et à 21 ans, mon premier grumier » , raconte Jean-Louis Roy, 61 ans aujourd’hui.
Un entrepreneur né
La suite, ce sont des opportunités saisies en rachetant les concurrents et surtout beaucoup de travail. « Je travaillais tout le temps : les dimanches, les jours fériés... C’était presque trop mais ce n’est pas mon genre de ne pas faire le maximum. J’ai ça dans le sang. » Jean-Louis Roy semble appartenir à un genre qui ne tient pas en place, taillé dans le bois dont on fait les entrepreneurs. « À huit ans, je gardais les chèvres et je vendais les fromages sur le marché. A treize ans, comme j’avais des chevaux, j’organisais des stages d’équitation. »
Ambiance familiale
Alors, forcément, au moment de céder ses parts et de prendre une retraite méritée, Jean-Louis Roy n’était guère enthousiaste. « C’est vrai que cela n’a pas été facile : les journées sont longues maintenant » , s’amuse- t- il, bien conscient d’avoir fait un choix raisonnable. « Il faut laisser la place aux jeunes, prendre ses distances pour ne pas les gêner. »
D’autant que la succession est assurée par son fils Charly et par Patrice Thiébaud, collaborateur fidèle parmi les fidèles. « Patrice a commencé ouvrier chez nous il y a quinze ans. C’est plus qu’un salarié, c’est un ami, presque un membre de la famille. Alors, c’était normal de lui céder les parts. »
«Quand il y a une opportunité...»
À l’heure où l’entreprise qu’il a modestement fondée il y a quarante ans se lance à l’assaut des gros marchés, JeanLouis savoure de voir son plan se dérouler sans accroc. « Je suis content bien sûr, mais je ne suis pas surpris. Pour tout vous dire, c’est ce que je pensais faire. Je pensais même faire beaucoup plus, mais la retraite m’a rattrapé trop tôt. Je dirais que je n’ai fait que 30 % de ce que j’avais prévu. »
Charly Roy se met en tout cas dans les pas de son père lorsqu’il explique : « On n’a pas une volonté de croissance absolue à tout prix. Le problème est que les marchés bougent. Alors, quand il y a une opportunité, quand il y a une petite brèche quelque part, je m’y intéresse. Je regarde et si je le sens, j’y vais. Je pense que c’est comme ça qu’on donne du dynamisme aux entreprises. »