Hubert Fraizier, l’histoire d’un déporté
Présent à la cérémonie, Bernard, le fils d’Hubert Fraizier (avec un z et non un s comme sur la plaque), a pris le temps de raconter l’histoire de son père.
Hubert, né le 31 décembre 1913, a vécu sa petite enfance durant la guerre de 14-18 et il n’a que 5 ans le 11 novembre fin du conflit. Il a été appelé sous les drapeaux à 20 ans pour son service militaire qu’il effectue au 28° régiment d’artillerie. C’est en tant que sous officier Maréchal des Logis en 1939 à 26 ans qu’il est rappelé. La débâcle de l’armée française le rendra à la vie civile à Montsous-Vaudrey où il retrouve son épouse Berthe née Perret et son métier de menuisier ébéniste.
Puis la Résistance s’organise et se structure.Hubert participe à la vie collective et à l’aide aux prisonniers de guerre intégrée à la Résistance. Le 17 avril 1944, Hubert, 31 ans, se rend à Poligny pour apporter les éléments d’épicerie destinés à la confection des colis. Les forces allemandes et miliciennes ont investi Poligny, c’est la rafle du jour de foire. Il est capturé, emmené à l’école professionnelle, puis en bus à Clairvaux-les-Lacs, puis Montluc à Lyon. Ensuite ce sera le camp français de transit à Compiègne et pour finir, l’enfer au camp de concentration de Buchenwald le 14 mai 1944.
Un an en camp de concentration
Travail forcé, faim, soif, manque de sommeil, coups, dégradation morale, incertitude, insécurité, injustice, terreur par la mort à tout moment sans motif sont les lots quotidiens d’Hubert. Durant un an, il est affecté au block 48. Il travaille à la carrière dans un climat d’inhumanité, puis à l’usine du camp. Hubert rentre à Montsous-Vaudrey le 20 mai 1945.
Il n’a plus « que la peau sur les os » , il pèse 38 kg.
Elu municipal contre l’extrémisme
Très investi dans le monde associatif Hubert fut Conseiller municipal 18 années de 1947 à 1965 et combattait l’extrémisme. Hubert Fraizier, « un sage » toujours soucieux de son prochain, est mort en juin 2002 à 89 ans. Jamais il n’a oublié les horreurs et atrocités des camps et essayait de transmettre à tous et toutes « la vérité » sur la déportation et la guerre. Ses discours au monument aux morts lors des cérémonies étaient des vraies pages d’Histoire.