Voix du Jura

Jura Sud repart pour une 22e saison en National 2 : « Ça va être du National 2 plus, plus »

Jura Sud Foot a fait le plus dur : assurer le maintien en National 2, dans un championna­t très concurrent­iel. Maintenant, l’entraîneur Valentin Guichard vise le podium, avant de se projeter vers la saison prochaine.

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Assurer son maintien à cinq journées de la fin de saison, c’était quelque chose de peu imaginable en août dernier pour Valentin Guichard, entraîneur de Jura Sud, tant le championna­t de National2 s’est avéré difficile et concurrent­iel cette année. Mais si la course à la montée est aussi désormais bouchée, Valentin Guichard espère emmener ses joueurs sur le podium. 

→ Voix du Jura : Match nul samedi dernier, 2-2 contre Chamalière­s. Quelle analyse faites-vous de ce match ? 

Valentin Guichard : J’ai été déçu de la copie footballis­tique qu’on a rendue en première mitemps. On avait les armes pour arracher les trois points dans cet avant-dernier match à domicile. Notre deuxième mi-temps nous a permis de recoller au score, c’est un moindre mal. Je ne voulais pas non plus que les équipes qui jouent le maintien, comme Chamalière­s, se disent que Jura Sud ne jouait pas le jeu, sachant qu’on est un petit peu «  arbitre» du maintien de ces clubs dans nos prochains matchs. Après je peux me mettre à la place des joueurs qui, pour le coup, n’ont peut- être plus grand-chose à jouer : ils savent que la montée est finie et que le maintien est assuré. Et peutêtre que quand on est joueurs, terminer 3e ou 7e, c’est à peu près la même chose. Alors que quand on est membre d’un staff, on a toujours cette envie d’être le plus haut possible.

→ VDJ : Vous êtes désormais hors course pour la montée en National. Aubagne restant à 12points et il ne reste plus que trois matchs... Vous le regrettez ? 

V.G :  Oui et non. Dans le sens où la première partie de championna­t a été difficile, avec énormément de blessures de cadres. En début de saison, si on s’était imaginé être déçu de ne pas pouvoir jouer la montée à quatre journées de la fin, on aurait été très heureux ! L’objectif cette saison, il ne faut pas l’oublier, c’était le maintien dans un championna­t très compliqué, dans une poule de 14 avec cinq, voire six, descentes. On ne va pas se mentir, ça reste quand même une très belle saison.

→ VDJ :En début de saison, l’objectif affiché, c’était le maintien. Maintien assuré il y a deux semaines (lors de la 21e journée sur 26) après votre victoire2-0 contre l’Olympique d’Alès en Cévennes. Avez-vous la satisfacti­on de la mission accomplie ? 

V.G : Le compétiteu­r que je suis aimerait malgré tout finir le plus haut possible. Je pense qu’il faut qu’on ait cet objectif d’essayer de terminer sur le podium. Ça viendrait vraiment finir une saison avec des hauts et des bas, et c’est toujours mieux de finir une saison avec des hauts ! C’est

aussi bien pour l’image du club et pour préparer la future saison, pour un futur recrutemen­t.

→ VDJ : De nombreux joueurs, des cadres de l’équipe notamment, ont subi de graves blessures cette saison. Est-ce que cela a impacté les résultats de l’équipe ? 

V.G : Je trouve que, pour ceux qui étaient aptes, le groupe a assumé. Ils n’ont pas baissé les bras, ils ne se sont pas relâchés, même s’il y avait moins de concurrenc­e. Il y a eu une prise de conscience de se dire ‘Bon, il va falloir qu’on fasse le travail’. Il y aura malgré tout toujours cette amertume de se dire que

si j’avais eu tout le monde, avec très peu de blessures, comme cela avait été le cas les deux précédente­s saisons, on aurait pu faire des choses différente­s.

→ VDJ : Quelle analyse faites-vous de cette saison, marquée par la réforme du championna­t de National2 ?

V. G : Cette réforme des championna­ts, opérée depuis deux ans, on l’a vraiment ressentie cette année. J’ai trouvé le championna­t très fermé. Beaucoup d’équipes rentraient sur le terrain pour ne pas perdre. Pas spécialeme­nt pour gagner, mais déjà pour ne pas perdre. Donc ça s’est traduit par beaucoup

de matchs nuls. Je trouve que le championna­t a été vraiment très homogène.

→ VDJ : En tant qu’entraîneur, qu’avez-vous appris cette saison ?

V.G : On était parti sur une organisati­on tactique, et finalement, avec du recul, j’ai pu me rendre compte que je n’avais peut-être pas les hommes pour la faire. Donc j’ai dû me réadapter. J’ai su, je trouve, ne pas être têtu. Chose qui des fois est compliquée quand on est entraîneur ! [il rit] Et malgré les difficulté­s, il faut toujours rester ambitieux.

→ VDJ : La fin de saison arrive, la prochaine va vite être là, pour une 22esaison en National2. Comment vous projetez-vous sur 2024-2025 ? 

V.G : La saison2024-2025 va être, selon moi, très relevée automatiqu­ement avec seize équipes en deux ans qui descendent et le fait que la N2 soit maintenant constituée que de trois groupes. Ça laisse entendre qu’il n’y a que les meilleures équipes qui restent ! Automatiqu­ement, le niveau va être beaucoup plus élevé que ce qu’il était. C’est un peu une promotion, parce que ça va être du « National 2 plus, plus » .

Les déplacemen­ts, à mon avis, risquent aussi d’être encore plus loin. Côté club, je pense qu’il va y avoir une vraie réflexion sur l’organisati­onnel du club. Parce que des déplacemen­ts en minibus, de plus en plus loin, c’est de plus en plus compliqué. Je pense que ça va être aussi une saison, où le club va devoir encore plus se profession­naliser.

Depuis 22 saisons, le club est à un niveau N2, mais là, ce sera encore un stade supérieur. Cette réforme du championna­t met de plus en plus en péril les clubs avec des fonctionne­ments et des moyens financiers amateurs. La saison prochaine va être financière­ment très coûteuse et il y aura beaucoup d’adversité.

→ VDJ : Merci, Valentin Guichard, bonne fin de saison et toutes nos félicitati­ons pour ce maintien assuré en N2.

V.G : Merci à vous.

Propos recueillis par Valentin Machard

 ?? ?? Valentin Guichard, entraîneur de Jura Sud, lors du match contre le FC Chamalière­s, ce samedi20 avril.
Valentin Guichard, entraîneur de Jura Sud, lors du match contre le FC Chamalière­s, ce samedi20 avril.

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