Voix du Jura

Pompiers, Samu et gendarmes mobilisés pour un faux accident

Une quarantain­e de pompiers, membres du Samu et gendarmes ont été mobilisés à Morbier pour intervenir sur un accident, sans en être vraiment un. Mais ils ont bien fait de venir.

- • Valentin Machard

Ils sont venus s’exercer. Jeudi 25 avril, pompiers, Samu et gendarmes du Haut- Jura ont organisé un exercice grandeur nature près de Morbier. L’objectif, travailler la communicat­ion entre les services.

C’est le genre d’accident glaçant, où chaque minute compte. Un violent choc frontal à vive allure entre deux voitures, quatre victimes (une incarcérée, deux piégées), dont une femme enceinte. †

Autour des deux voitures, les services s’activent. Une trentaine de pompiers préparent la désincarcé­ration. Une dizaine de membres du Samu apportent les premiers soins et maintienne­nt les victimes en vie. Et les gendarmes assurent la sécurité et débutent leur enquête. †

Rien qu’un exercice interservi­ces

Heureuseme­nt, tout cela n’est qu’une mise en scène avec des figurants coorganisé­e par le Samu des hôpitaux du Jura, le Service départemen­tal d’incendie et de secours du Jura (Sdis) et la gendarmeri­e. †

« Le but, c’est de s’entraîner en interservi­ces, en dehors du cadre de l’urgence. On sait travailler ensemble, mais c’est dans une logique d’améliorati­on continue » , explique le capitaine Hangrin, de la direction du Sdis du Jura. « C’est un moment où l’on peut prendre le temps de discuter, contrairem­ent aux interventi­ons du quotidien où l’urgence nous empêche d’échanger. »

Échanger, même en pleine urgence

L’objectif de cet exercice qui a demandé six mois de préparatio­n, c’est de retravaill­er la communicat­ion entre les différents corps qui intervienn­ent sur ce genre d’accident, comme l’explique le Docteur Thomas Soussy, du Samu de Hauts-de-Bienne : « On se rend compte qu’on a toujours besoin d’échanger. Cet échange-là, il vaut mieux l’avoir maintenant avec de fausses victimes que sur de réelles interventi­ons. »

Une victime s’extrait du véhicule et prend la fuite

Lors de ces interventi­ons à haute intensité, où des vies sont en jeu, le stress peut très vite monter pour les secours. Pour « † pimenter † » l’exercice, les organisate­urs avaient prévu dans leur scénario la fuite de l’une des victimes, en état de stress, mais grièvement blessée.

Ce genre de moments, qui rendent les interventi­ons encore plus délicates, sont assez courants en réalité, comme le témoigne le docteur Thomas Soussy : « Parfois, ce sont des évènements extérieurs, tel que des témoins, passants, venant d’un bon sentiment essayer de prêter mains fortes ou poser des questions, qui, finalement, peuvent ralentir et compliquer nos interventi­ons, mais chaque seconde compte. » †

L’exercice a été bien réussi par les différents services. Travailler la communicat­ion entre les secours pour, au final, réduire la mortalité des accidents routiers. L’année dernière dans le Jura, vingt- neuf personnes sont décédées sur les routes.

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Une quarantain­e de pompiers, Samu et gendarmes ont été mobilisés sur cet exercice, leur permettant de mieux se coordonner lors des accidents routiers. Valentin Machard

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