Faire une centrale photovoltaïque en impliquant les habitants, c’est possible
Qui a dit que l’implantation d’une centrale photovoltaïque, surtout dans un petit village, devait forcément engendrer des contestations ? Pas le maire de Commenailles en tout cas. Car c’est avec ses administrés, en toute transparence, que Jean-Louis Maitre a décidé de développer un projet d’énergie renouvelable au sein de sa commune de 903 habitants.
Calqué sur la réussite du projet de Chamole et de son éolienne citoyenne, le projet de centrale photovoltaïque qui émergera dans la commune bressane se fera en lien avec la Société d’économie mixte Énergies renouvelables (Sem Enr) Citoyenne, située à Lons-le-Saunier. « Nous avions, comme d’autres, été contactés par plusieurs entreprises qui souhaitaient s’implanter dans la commune, mais nous avons décidé de pousser plus loin la démarche. Nous voulions en effet engager une réflexion sur notre maitrise des dépenses énergétiques, donc nous nous sommes penchés sur les différentes solutions qui existaient en matière d’énergie renouvelable. Mais nous voulions garder la main sur le dossier, avec des exigences bien précises : mesurer l’incidence écologique et environnementale du projet, impliquer les habitants, ne pas consommer de terres agricoles, être sur un terrain communal et avoir un retour sur investissement. »
Mise en marche fin 2027
Autant d’exigences qui s’accordent parfaitement avec la Sem Enr Citoyenne qui, comme l’assure son PDG Jean- Daniel Maire, « travaille avec et pour les collectivités, contrairement aux développeurs privés. Nous ne démarchons d’ailleurs jamais les communes pour leur proposer des projets, mais sommes toujours contactés par elles. Notre objectif est avant tout de travailler avec les élus et les habitants, en prenant notre temps. Au sein du comité de pilotage du projet,
d’ailleurns la commune est d’ailleurs présente et a un droit de véto, donc elle garde la main sur le projet. »
Mercredi 24 avril marquait donc le lancement officiel du projet, avec la signature d’une convention entre la municipalité et la Sem Enr Citoyenne. Désormais, place à plusieurs années de travail pour que la centrale photovoltaïque soit mise en service d’ici fin 2027, en lieu et place de l’ancienne carrière devenue par la suite décharge, avant d’être ensuite exploité sur trente ans. Et Jean- Daniel Maire de préciser : « Nous allons débuter par une étude d’impact naturaliste qui durera un an, et dont le cout de 30 000 euros sera entièrement porté par la Sem, puis le permis de construire sera déposé, pour là encore, un an d’instruction. Et s’ensuivra la construction même de la centrale. »
Des périodes durant lesquelles les habitants de la commune seront informés lors de réunions publiques, concertés et représentés par leurs élus au sein du comité de pilotage, avant de pouvoir eux- mêmes s’engager financièrement dans centrale photovoltaïque après sa mise en marche.
Joffrey Fodimbi