Voix du Jura

Une cérémonie en hommage aux 35 déportés de Cézia

- • Nathalie Coron (CLP)

Dans le cadre de la journée du souvenir des victimes de la déportatio­n en ce dimanche 28 avril, le maire de Saint-Hymetière-sur-Valouse, Jean-Yves Buchot, entouré de son conseil municipal, a accueilli de nombreuses personnali­tés, élus, représenta­nts d’associatio­ns d’anciens combattant­s, forces vives dont la gendarmeri­e et les sapeurs-pompiers (avec parmi eux de jeunes sapeurs-pompiers) ainsi que la population locale devant le monument aux morts du hameau de Cézia.

Le texte officiel de la Fédération des Déportés a été lu par Matthias, qui était accompagné de Madly, tous deux étant des arrière- petits- enfants de Marie-Louise Picaud-Bernet du hameau de Montcoux, ( nom de mariage, son nom de jeune fille étant Picod), qui est revenue vivante d’un camp. Sa fille, Marie-Claude Gros, présente ce jour également, a ensuite pris le relais avec un témoignage personnel et poignant : « Notre mère nous parlait souvent de ces 391 jours sombres de sa vie… Dans ces camps de concentrat­ion, elle a enduré la peur, la faim, la soif, le froid, le manque d’hygiène, mais ce qui est resté gravé en elle, c’est que pendant ces 391 jours, elle n’était plus un être humain, mais considérée comme un animal, appelée par des numéros de matricule… Quelques mois avant son décès, j’ai posé la question suivante à maman : tu ne nous parles plus de camp de concentrat­ion. Sa réponse a été la suivante : Tais-toi, l’autre nuit, je me suis réveillée en sursaut. Je voyais cette pauvre Mimie, dite la fourmi, poussant sa charrette sous la pluie avec les cadavres de deux femmes décédées au cours de la nuit… Cette mémoire que notre maman, sur sa fin de vie, ne se rappelait plus et pourtant avant son décès, elle a repensé à cette Mimie. Qu’elle a été la jeunesse de ces femmes et ces hommes ? Pour la plupart raflés à l’aube de leurs 20 ans. Ceux qui ont eu la chance de revenir ont vécu les années d’après- guerre. Leur mémoire a été traumatisé­e ; ces femmes, ces hommes ont été marqués, hantés toute leur vie. Le devoir de mémoire, voilà pourquoi nous sommes ici aujourd’hui 80 ans après.

Je tiens à remercier l’assemblée et surtout les jeunes sur qui nous comptons beaucoup pour faire perdurer ce devoir de mémoire ».

Des gardiens de la mémoire

Des jeunes comme Matthias ou encore Agathe Gros, de Chemilla, ont reçu des mains du président du Souvenir Français, un Certificat d’engagement en qualité de Gardien de la mémoire.

 ?? Nathalie Coron ?? Agathe et Matthias, la première étant une habitante du hameau de Chemilla et le deuxième l’arrière-petit-fils de Marie-Louise Picaud-Bernet qui est revenue vivante d’un camp.
Nathalie Coron Agathe et Matthias, la première étant une habitante du hameau de Chemilla et le deuxième l’arrière-petit-fils de Marie-Louise Picaud-Bernet qui est revenue vivante d’un camp.
 ?? Nathalie Coron ?? Les fidèles porte-drapeaux étaient accompagné­s des forces vives, dont de jeunes sapeurs-pompiers.
Nathalie Coron Les fidèles porte-drapeaux étaient accompagné­s des forces vives, dont de jeunes sapeurs-pompiers.

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