Comment redynamiser une ville moyenne : les cinq astuces du maire de Châteauroux
Le maire de Châteauroux, Gil Avérous, était en visite à Dole, jeudi 25 avril. L’occasion de partager ses trucs et astuces pour redynamiser une ville moyenne.
C’est en son titre de président de l’association des Villes de France (soit les villes de 10 000 à 100 000 habitants) que le maire de Châteauroux Gil Avérous est venu visiter la cité doloise, jeudi 25 avril. « C’est la première fois que je viens à Dole. Je suis là pour la journée comme je l’ai déjà fait pour une vingtaine d’autres villes » , note l’édile castelroussin.
Gil Avérous doit terminer sa visite par la soirée de lancement de l’association Dole 2030, créée en soutien de l’action de la majorité doloise. « Mais là, c’est une visite privée » , insiste le cabinet du maire dolois.
Une soirée durant laquelle le maire castelroussin présentera les méthodes pour redynamiser une ville moyenne.
La méthode Avérous
Il faut dire qu’en la matière, Gil Avérous a un bilan municipal qui parle pour lui. Il y a encore quinze ans, Châteauroux ( 45 000 habitants) était le spot favori des journalistes parisiens travaillant sur la désertification des centres des petites villes de France. Presque chaque année, « Le Monde » consacrait une pleine page aux rideaux baissés du centre- ville castelroussin. Châteauroux était alors l’archétype de la ville de province qui se meurt, un cas d’école.
« Il y a une recette »
Aujourd’hui, le contraste est saisissant : les cellules abandonnées sont devenues des restaurants ou des boutiques proposant des produits qualitatifs, une friche industrielle est transformée en centre de thalassothérapie, de vastes zones d’activités sportives et de loisirs ont été dessinées à la périphérie... Châteauroux a changé d’image au point d’être désignée pour accueillir l’épreuve de tir des Jeux Olympiques 2024. « Il y a une recette » , assure Gil Avérous. Et de détailler sa méthode en cinq points : « Mais pour que cela soit efficace, il faut intervenir sur tous les leviers en même temps. »
1- Développer l’enseignement supérieur
« Il faut proposer une offre en matière d’enseignement supérieur qui permette aux jeunes de la ville d’y rester, de s’y installer. À Châteauroux, les jeunes partaient pour suivre leurs études, ils trouvaient un emploi, faisaient leur vie et ne revenaient pas, ou alors à la fin de leur carrière. »
2- Développer l’offre de logement
« Parallèlement, il faut permettre à ces jeunes de se loger. Or, les Villes comme Dole ou Châteauroux sont engagées dans un travail de renouvellement urbain, notamment sur les quartiers collectifs, qui entraîne la disparition d’une partie de l’offre de logement. Il faut donc recréer une offre. Mais l’évolution des règles d’urbanisme, par exemple la zéro artificialisation nette (dite loi Zan), rend difficile la construction de logements. La solution, surtout pour les villes patrimoniales comme Dole, c’est donc de réhabiliter les logements anciens, vétustes, obsolètes, qui ne sont plus loués. Ce sont des travaux qui nécessitent un lourd investissement que les propriétaires n’ont pas tous la possibilité de réaliser. Pour que ces chantiers se réalisent, la collectivité doit donc s’impliquer en participant financièrement, en trouvant des co-financeurs, en s’appuyant sur les aides de l’Etat disponibles, par exemple au travers du fonds friches. »
3- Améliorer l’aménagement urbain
« Il faut un urbanisme de qualité, que les gens viennent en centre-ville pour le plaisir d’y déambuler. Si vous voulez que les commerces soient pérennes, susciter des actes d’achat, il faut un environnement agréable. Si votre commerce se trouve dans une rue dégradée, les clients ne viendront pas. À Dole, je vois des rues agréables et je sais qu’un parc urbain est en cours d’aménagement ; cela va dans le sens de cette stratégie. »
4- Encourager le dynamisme commercial
« Cela passe par l’accompagnement des associations de commerçants pour créer des animations, des fêtes. Mais toutes les initiatives ne doivent pas venir de la mairie. En revanche, on peut s’appuyer sur un office de commerce ou un manager de centreville pour organiser le travail avec les commerçants. Il y a un lien entre la dynamique commerciale et le logement : notez que 40 % du chiffre d’affaires d’un commerce de centreville est dû aux résidents proches. »
« Il s’agit de jouer sur l’accueil d’évènements ayant un écho national ou international pour faire parler de la ville. Mais je crois que c’est plus facile à réaliser à Dole qu’à Châteauroux. Ici, vous êtes branchés sur l’autoroute, le TGV... »