Voix du Jura

La stratégie des vignerons de Pupillin

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En rachetant le populaire restaurant d’Arbois La Finette en 2021, la Fruitière de Pupillin a saisi une opportunit­é. Celle de pouvoir étoffer son réseau commercial. « C’est toujours intéressan­t d’avoir un positionne­ment auprès des particulie­rs en direct. Et la restaurati­on est un outil » , résume Stéphane Curti, directeur de la Fruitière de Pupillin.

Si, entre l’acquisitio­n du restaurant et le coût de sa rénovation, les vignerons de Pupillin ont investi « pas mal d’argent » , ce n’est pas par hasard. Le directeur détaille les grandes lignes d’une stratégie qui tient sur trois piliers.

1- Placer ses produits sur les tables en restaurati­on...

Pour la coopérativ­e, le restaurant vient combler une sorte de trou dans la raquette commercial­e. « Nous n’étions pas forcément bien positionné­s sur le secteur de la restaurati­on pour des raisons qui touchent à la distributi­on. Parce que forcément, si vous êtes dans la grande distributi­on de la profession, chez Métro par exemple, vous ne pouvez pas être en direct. Donc, forcément, vous n’avez pas de représenta­tion commercial­e. Et quand vous avez une force de vente sur le terrain, eh bien c’est plus facile de vendre par lots de 200 bouteilles dans un supermarch­é ou dans une boutique de produits régionaux que quelques bouteilles dans un restaurant » ,… explique Stéphane Curti, directeur de la Fruitière de Pupillin.

2-... pour toucher davantage le grand public...

Les conclusion­s de cette analyse et les engagement­s pris auprès des anciens propriétai­res ont conduit la coopérativ­e à préserver l’aspect populaire du lieu.

Ce qui n’était pas forcément gagné : après tout, nouveaux propriétai­res d’un restaurant renommé qui affiche complet, les vignerons de Pupillin auraient pu opter pour l’exclusif et monter les prix plutôt que d’investir pour améliorer la capacité de l’établissem­ent.

« On n’est pas dans une démarche gastronomi­que, on est dans une démarche populaire. On veut avoir la capacité d’accueillir aussi bien les locaux hors période estivale que les touristes. Un vacancier peut débarquer à 20 h, alors on essaie de s’adapter à ça parce qu’on est sur du tourisme vert, on est sur du tourisme familial et il faut qu’on garde cet aspect familial » insiste…Stéphane Curti.

3- ... grâce à une belle vitrine commercial­e

Stéphane Curti ne cache pas que pour les vignerons de la coopérativ­e, La Finette est une bonne position pour s’afficher auprès de la clientèle de particulie­rs. « C’est une opportunit­é de mise en avant de nos vins, c’est ça qui nous a extrêmemen­t motivés pour cette acquisitio­n. Cela permettait de compléter des segments de distributi­on qu’on n’avait pas forcément.

On était présent dans tous les segments, y compris l’export, et La Finette nous donne vraiment la vitrine qui nous manquait pour nos vins. On a donc intérêt à ce qu’il y ait une exposition maximum. »

 ?? Julien Berrier ?? La terrasse couverte permettra d’accueillir le maximum de clients même les jours de pluie.
Julien Berrier La terrasse couverte permettra d’accueillir le maximum de clients même les jours de pluie.

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