Voix du Jura

La ville prend soin de ses oeuvres historique­s

Les bas reliefs de Monnot arrivent aux Jacobins et la Vierge à l’enfant du porche de la collégiale est envoyée en restaurati­on.

- • IG

Trois bas-reliefs monumentau­x du sculpteur Monnot étaient accrochés temporaire­ment dans la chapelle du Saint-Sacrement à la collégiale. Il s’agit de L’incrédulit­é de Saint- Thomas, la déploratio­n du Christ mort et le Christ au Jardin des Oliviers qui avaient été restaurés en 2018 et 2019. Deux autres viennent d’être, à leurs tours, pris en main par le Centre de Restaurati­on et de Conservati­on d’oeuvres d’Art de Vesoul (CRRCOA). Il s’agit du «Œ Lavement des piedsŒ » et du «ŒChrist aux limbesŒ».

Pierre-Etienne Monnot est né en 1657 à Orchamps-Vennes, dans le Doubs. Après avoir grandi à Besançon, il s’est perfection­né dans la sculpture à Dijon puis à Paris. En 1686, il est allé s’installer à Rome et a enchaîné les commandes exceptionn­elles, dont le tombeau du pape Innocent XI dans la basilique SaintPierr­e du Vatican. Il est mort à Rome en 1733.

Cinq oeuvres rénovées en profondeur

En tout, cinq oeuvres d’une qualité exceptionn­elle, sculptées entre 1682 et 1686 et qui pèsent entre 62 et 75kg. Elles sont la propriété de la commune de Poligny, qui doit en prendre soin. A l’origine, elles décoraient la chapelle du collège de l’Oratoire, et actuelleme­nt le centre de documentat­ion du lycée Friant, site des Oratoriens dans la rue du collège. Les cinq basreliefs seront désormais visibles à l’église des Jacobins.Œ

Des restaurati­ons «

lourdes

»

« Il reste très peu d’oeuvres du grand sculpteur baroque franc-comtois Pierre-Etienne Monnot. Beaucoup d’entre elles ont été détruites à la Révolution française. L’ancien directeur du centre de restaurati­on de Vesoul, Aubert Gérard, avait expliqué en 2018 que les panneaux avaient subi par le passé des décapages qui n’avaient pas lieu d’être car ils étaient a priori, à l’origine, polychrome­s » , explique Dominique Bonnet, maire. « Ils avaient été décapés, ce qui est le principal problème car l’oeuvre a perdu une partie de sa significat­ion. »

La restaurati­on a porté sur l’arrêt des infestatio­ns biologique­s et la consolidat­ion du bois affaibli. Le bois a été nettoyé et des rapports de restaurati­on ont été transmis à la Ville. Ce sont des panneaux d’une qualité exceptionn­elle qui ont connu une vie plutôt chahutée. Les éléments ont été nettoyés, démontés, retouchés et recollés. Les bois cassés et abîmés tels des doigts ont été remplacés pour retrouver une stabilité esthétique. « Ce sont des interventi­ons lourdes ».

Aurélien Berthod-Blanc, adjoint à la culture ,était présent à l’église des Jacobins pour le déplacemen­t depuis la collégiale aux Jacobins et la réinstalla­tion des cinq bas-reliefs, le lundi 22 avril. Une manoeuvre délicate, qui a duré plusieurs jours.

Un autre trésor va être restauré

Une autre restaurati­on est prévue. Il s’agit de la Vierge à l’Enfant, datée du milieu du 15e siècle. Elle est située sous le porche de la collégiale SaintHippo­lyte, sous la voûte d’ogives dont les arcs retombent sur des colonnes toscanes. Installée entre les deux portes d’entrée sur le trumeau du portail de la façade occidental­e, c’est une remarquabl­e Vierge à l’Enfant polychrome.Œ

En pied, la Vierge tient son fils Jésus, bien joufflu, sur son bras droit et présente sa main droite qui brandissai­t un sceptre désormais disparu. La Vierge affiche un léger déhanché et Jésus maintient entre ses mains une sphère.Œ

Depuis lundi 22 avril, elle a intégré le laboratoir­e de restaurati­on de Vesoul.Œ

Elle est attribuée à l’atelier de Jean de la Huerta. Resté assez méconnu avant la fin du 20e siècle, il a réalisé la majorité de ses oeuvres en Bourgogne. Son talent n’a été révélé que tardivemen­t.

 ?? ?? Les cinq bas-reliefs seront réunis à l’église des Jacobins. A gauche, Aurélien Berthod-Blanc, adjoint à la culture, veille au bon déroulemen­t des opérations. IG
Les cinq bas-reliefs seront réunis à l’église des Jacobins. A gauche, Aurélien Berthod-Blanc, adjoint à la culture, veille au bon déroulemen­t des opérations. IG
 ?? Patrimoine religieux ?? La restaurati­on rendra à la vierge ses couleurs d’origine (photo d’archive). Œ
Patrimoine religieux La restaurati­on rendra à la vierge ses couleurs d’origine (photo d’archive). Œ
 ?? IG ?? La vierge du porche a perdu ses couleurs et le bois est abîmé.
IG La vierge du porche a perdu ses couleurs et le bois est abîmé.

Newspapers in French

Newspapers from France