Les Pokémon s’invitent au conseil municipal
Évidemment, le sujet peut prêter à rire mais Patrick Prodhon a néanmoins soulevé ce problème qui n’est pas à minimiser : Pokémon Go.
Connaissez- vous Pokémon Go ? Ce jeu sur smartphone où l’on peut chasser des petits monstres dans la rue grâce au principe de réalité augmentée. « Ce phénomène est arrivé sur notre commune, a expliqué l’élu d’opposition de gauche Patrick Prodhon. On a nos jeunes et nos moins jeunes qui courent partout pour les attraper. Mais il se trouve que nous rencontrons le même problème qu’à Toulouse : un Pokéstop est installé en plein milieu du cimetière au niveau de la chapelle. » Le Pokéstop est un lieu (monument, église, etc.) où l’on peut acquérir différents objets virtuels nécessaires à la progression dans le jeu. Mais quand celui-ci est implanté près de sépultures, cela peut poser quelques soucis : « Il est un peu regrettable d’inciter les chasseurs de Pokémons à rentrer dans le cimetière juste pour jouer. Il se trouve que j’ai croisé deux jeunes qui essayaient d’ouvrir les portes du cimetière, le soir, pour y accéder. J’ai trouvé ça un peu cavalier » a déploré l’élu d’opposition. Pour remédier à ce problème, Patrick Prodhon proposait au conseil municipal de contacter Niantic, l’éditeur du jeu, et de lui demander de supprimer ce Pokéstop. Amusé, Arnaud Lafon, le maire de la commune, a néanmoins répondu sérieusement à la demande du conseiller municipal : « Je pense saisir directement l’Association des maires de France (AMF) 31, voire l’AMF tout court, car c’est aux quatre coins de France que ce problème se pose. Je pense aussi que c’est à nos gouvernants de trouver des réponses adéquates par rapport à des lieux un peu sensibles. » Plus fort encore, Arnaud Lafon proposait au conseil municipal de découvrir une carte Pokémon de la ville de Castanet-Tolosan via vidéoprojection. Celle-ci recensait Pokéstops et arènes Pokémon installés dans la commune. « Nous aurons une intention particulière pour les lieux dont vous parlez… Pikachu et ses amis n’ont qu’à bien se tenir, les Castanéens veillent » a assuré le maire. Et quand Marc Tondriaux du groupe de la gauche rassemblée remarquait, sur le ton de la plaisanterie, que les Pokémons étaient « plus facile à compter que les vrais habitants » , Arnaud Lafon lui répondait que l’Insee ne lui avait « pas donné de chiffres contradictoires » . Il est vrai que, quand les élus castanéens débattent du nombre d’habitants sur la commune, l’ambiance est généralement moins joviale.