Voix du Midi (Lauragais)

Les confidence­s du coureur de l’extrême M. Cazettes

Arrivé sur l’île de la Réunion il y a deux ans, le Revélois Maxime Cazettes s’est pris de passion pour les ultra-trails. Après la Diagonale des Fous l’an dernier, il a couru cette année le Trail de Bourbon et se classe 28e sur 824.

- Nathalie Cauquil

« EN GÉNÉRAL, on voit la Réunion comme l’île des plages et des vacances. Moi, je l’ai vue comme le pays du trail et de la randonnée » . Question trail, Maxime Cazettes n’a pas fait les choses à moitié : en trois ans, il a parcouru plus de 340 km en courant et grimpé 17 600 km de côte. Engagé dans la marine nationale, après un baccalauré­at scientiiqu­e au lycée VincentAur­iol, le Revélois s’envole pour la Réunion, il y a environ deux ans. Déjà adepte de la course à pied en métropole, il a l’habitude de s’entraîner sur des distances d’une vingtaine de kilomètres. Mais l’idée de courir dans un décor naturel exceptionn­el le stimule. Il s’enregistre pour la course des Mascareign­es, un trail de 67 km et plus de 3 000 m de dénivelé positif, avant même son départ pour l’île. « J’ai terminé 269e sur 1 400 participan­ts », conie-t-il.

Du finish à la performanc­e

L’année suivante, en 2015, il se lance sur son premier ultra-trail, ou course de plus de 80 km. Et pas n’importe lequel : le Grand Raid, aussi surnommé Diagonale des Fous, parcourt l’île du sud-est au nord-ouest, sur une distance de 164 km et un dénivelé positif de plus de 9 900 m. Cette fois, Maxime Cazettes se classe 700e sur 2 400 coureurs au départ et 1 700 à l’arrivée. Finir la course est déjà plus qu’honorable, mais l’électro- technicien en aéronautiq­ue veut faire mieux. Il s’entraîne dans un club, avec l’objectif d’effectuer le Trail de Bourbon, le 23 octobre dernier. Le parcours, d’une distance de 111 km et 4 600 m de dénivelé, traverse les trois cirques naturels de la Réunion. « Le coach me préparait un plan d’entraîneme­nt régulier, explique-t-il. Je courais quatre à cinq fois dans la semaine, avec une sortie dans les cirques le week-end. » Pendant dix mois, il participe également à des compétitio­ns de 35 à 70 km. « J’ai travaillé la côte, la vitesse, l’endurance, ajoute-t-il. Ma progressio­n a été meilleure avec un coach ! » À tel point qu’il réalise, pour son deuxième ultra-trail, une véritable perfor-

mance : 28e sur 824 arrivants.

111 km en 21 h 15

« Si j’avais été dans le top 100, j’aurais déjà trouvé ça magnifique, lâche le Lauragais. Au bout de 10 km, au ravitaille­ment situé sur le Piton des Neiges, on m’a dit que j’étais dans les vingt premiers. Je me suis dit que je n’allais rien lâcher ». Avec, sur le dos, une réserve d’eau de deux litres, régulièrem­ent réapprovis­ionnée, il franchit la ligne d’arrivée au bout de 21 h 15, cinq heures après le vainqueur. Outre un mental d’acier, son secret relève presque du paradoxe : « prendre le temps » ! « Je n’ai pris aucun risque lors des descentes et j’ai pris le temps de m’arrêter et de manger lors des ravitail- lements. » Pas de précipitat­ion donc, mais pas le temps de traîner non plus : le sportif n’a pas dormi pendant l’ultra-trail. Ses repas, frugaux, se composaien­t de barres de céréales, patates douces, bouillons et bananes. L’une des plus grosses dificultés ? « Le climat ! Le Piton des Neiges porte bien son nom… J’ai eu froid en altitude, surtout la nuit. La journée, il fait très chaud, le contraste est énorme. » Après avoir perdu 3 kg sur le parcours, Maxime Cazettes retrouvera le climat tempéré de la métropole en juillet 2017. Avec en tête, l’ambition de réaliser une compétitio­n similaire à la Diagonale des Fous : l’ultra-trail du Mont Blanc, in août.

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 ??  ?? Maxime Cazettes a fini 28e du Trail de Bourbon, après un parcours de 111 km et 4,5 km de dénivelé.
Maxime Cazettes a fini 28e du Trail de Bourbon, après un parcours de 111 km et 4,5 km de dénivelé.

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