Une lettre ouverte à S. Royal
S’appuyant sur les doutes exprimés par l’Autorité Environnementale ( Ae) et le Commissariat général à l’investissement (CGI) dans les rapports rendus par ces structures à la demande de la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DREAL), quatre collectifs opposés à l’autoroute Castres - Toulouse demandent l’arrêt du projet dans une lettre ouverte adressée au ministre de l’Environnement Ségolène Royal. « Nous vous sollicitons pour une réorientation du projet d’amélioration de la liaison Castres - Toulouse, de la solution ‘‘Autoroute à péage en site propre’’ vers la solution ‘‘Aménagement sur place’’ de la RN126, et ce, dans la limite des fonds publics qui seraient nécessaires à la réalisation du projet autoroutier. » Voilà l’objet de la lettre ouverte que viennent d’adresser de façon commune à Ségolène Royal, plusieurs collectifs qui luttent depuis plusieurs années contre le projet d’autoroute entre Castres et Toulouse dont l’enquête publique doit être lancée en décembre 2016. Pour motiver leur requête au ministre de l’Environnement, les quatre collectifs ( communes opposées, Pas d’autoroute Castres - Toulouse, RN126 et Fédération Nature Environnement Midi-Pyrénées) s’appuient sur plusieurs recommandations ou réticences émises par l’Autorité environnementale et le Commissariat général à l’investissement. Comme le veut la procédure, en perspective du lancement de l’enquête publique, ces deux organismes ont été saisis par la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement afin de rendre un avis sur les aspects environnementaux et socioéconomiques du projet. Et les conclusions pointent du doigt plusieurs doutes : prévision de trafic erronée ou trop optimistes, flou autour du coût du trajet, absence d’étude quant à la solution alternative d’aménagement de la route existante… « Évidemment, nous nous réjouissons de ces avis, tout en déplorant qu’il ait fallu 10 ans pour que nos analyses soient partagées au niveau de l’État. Pour le projet Sivens, il en a été de même… » , précisent les quatre collectifs dans cette lettre ouverte.
Les collectifs demandent à « ne plus perdre de temps »
Si les auteurs de ce courrier demandent à ce que le projet d’autoroute soit enterré, ils
réclament par ailleurs « de ne plus perdre de temps sur la nécessaire amélioration de la liaison Castres – Toulouse » . Les col- lectifs sollicitent ainsi dans leur lettre ouverte le lancement de « l’étude à marche forcée » de l’aménagement sur place de la RN126, avec un financement assuré par les fonds publics qui étaient prévus pour le projet autoroutier : « Cette décision permettrait la réalisation dans les meilleurs délais de l’aménagement raisonné sur place de la RN126, adapté au faible traic local et de transit, ainsi qu’aux réels besoins des territoires. Elle répondrait également aux préoccupations de sécurité et de confort des usagers actuels et à l’impérative nécessité de préserver les terres agricoles et la biodiversité. Ces objectifs de bon sens et d’intérêt général excluent une mise en 2x2 voies qui ferait l’objet des mêmes sévères critiques de l’Autorité environnementale et du Commissariat général à l’investissement, sauf pour les effets du péage. Cette solution d’amélioration raisonnée de la RN126 peut être rapide car elle est déjà l’objet de la décision ministérielle de 1994 qui prévoit l’aménagement sur place de la RN126. » Enfin, dans leur courrier, les quatre collectifs demandent à Ségolène Royal « d’annuler l’enquête publique à venir sur le projet d’autoroute et de ne plus mobiliser les ressources de la Dreal sur le projet d’autoroute. »