Voix du Midi (Lauragais)

Il rend la lutherie accessible à tous

Originaire des Pays-Bas, Edwin Katzie fabrique des violons depuis 40 ans. Aujourd’hui retraité, il fait partager sa passion à tous ceux qui veulent créer eux-mêmes leur instrument.

- N. C.

ESSENCES DE BOIS, rabots et instrument­s en nombre remplissen­t l’atelier bien rangé d’Edwin Katzie. C’est là, dans une maison de campagne, que le luthier hollandais à la retraite s’est installé il y a deux ans, avec son épouse. Et s’il a vendu son magasin des Pays-Bas, il n’a jamais cessé de fabriquer violons, altos ou ses favoris, les violoncell­es. « Un instrument fait à la main produit un son qui vous touche au coeur. C’est un grand plaisir de jouer avec. Quand on commence la lutherie, cela devient rapidement une passion » , explique Edwin, pour qui la sienne a démarré il y a quarante ans, lors d’un concert de musique classique. Lui qui se destinait à l’informatiq­ue se trouve subjugué par le son du violon, au point d’acheter un livre pour apprendre à fabriquer cet instrument. Après quelques années au Canada, il finit par revenir dans son pays d’origine et se forme auprès d’un luthier profession­nel. Ses compétence­s grandissen­t et son amour du travail manuel devient contagieux. Il décide à son tour de le transmettr­e.

Des initiés aux néophytes

Depuis son arrivée en France il y a neuf ans, il a ainsi formé des élèves du lycée des métiers d’art, du bois et de l’ameublemen­t de Revel et donne des leçons à une étudiante stagiaire de Belgique. Mais Edwin Katzie propose aussi d’initier ceux qui n’ont jamais touché un instrument à cordes de leur vie. « Un violon demande 300 heures de travail, un violoncell­e environ 700, sans compter la pose du vernis » , indique-t-il. Le luthier commande le bois et l’élève vient chez lui deux heures par semaine. « Mais attention, on ne peut pas construire un violon sans apprendre ensuite à en jouer ! » sourit-il.

Un élève septuagéna­ire

Même s’il ne s’est pas encore exercé au solfège, la fabricatio­n des instrument­s a en tout cas séduit Jean-Paul Gallet, un retraité du bâtiment installé à Sorèze. Ce touche-à-tout septuagéna­ire a découvert la lutherie en 2014, avec celui qui est ensuite devenu son ami. « Edwin est un bon professeur, il m’a donné le virus. J’ai copié ses outils puis j’ai fait fabriquer mon moule par une entreprise locale » , souligne le Sorézois. Ce dernier en est déjà à son cinquième violon et a lui même initié quelqu’un à la confection de cet instrument. Quand la passion devient contagieus­e…

Edwin Katzie accueille des élèves toute l’année. Renseigne

ments : edwil@orange.fr

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Edwin Katzie, à gauche, a transmis sa passion à Jean-Paul Gallet.

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