Le développement du lac de la Thésauque fait débat
Les riverains craignent des nuisances
AVEC LA FIN de l’interdiction de la baignade et l’installation d’une waterzone avec ses jeux gonflables, le lac de la Thésauque a connu une forte augmentation de sa fréquentation cet été. Si le plan d’eau est ainsi sorti du sommeil dans lequel il était plongé depuis quelques années, ce même sentiment a parfois aussi été ressenti par les habitants des maisons proches du plan d’eau. « C’est vrai qu’au sortir de l’été, quelques riverains de la commune de Nailloux ont indiqué avoir été gênés par des nuisances sonores. Il faut dire que la fréquentation a atteint 10 000 personnes sur les jeux nautiques et qu’on estime qu’elle est même montée à 14 000 en prenant en compte les autres activités comme la location de pédalos et autres… Mais il y a aussi d’autres nuisances qui nous ont été remontées et qui sont plus liées à des problèmes de comportement que ce soit en matière de gestion des déchets ou de stationnement. Pour ce dernier point, la réalisation d’un nouveau parking de près de 130 places devrait déjà apporter une première réponse » , indique Christian Portet. L’aménagement d’une plage l’été prochain et la montée en puissance annoncée de la base de loisirs avec le projet d’installation par ses gestionnaires d’une waterjump (toboggans avec tremplins pour exécuter des sauts en bodyboard, bouée, surf, ski, skate ou vélo) n’est pas vraiment fait pour rassurer des riverains déjà un peu échaudés par l’expérience vécue au cours de cet été 2016.
« La Thésauque, ce n’est pas la Grande Motte ! »
Pour autant, Christian Portet espère que la concertation engagée permettra de déboucher sur des compromis. « Le Comité consultatif du lac a justement été mis en place pour plancher sur ces problématiques. Nous avons rassemblé au sein de celui-ci tous les acteurs économiques du site que sont les gérants du camping, des restaurants ou encore de la base nautique, mais aussi les représentants des collectivités, les utilisateurs du plan d’eau comme les pêcheurs, le club de triathlon ou celui des nageurs en eau vive qui s’entraîne dans le lac et bien sûr les riverains qui sont représentés par leurs délégués. On espère que tout le monde va pouvoir discuter et s’entendre au sein de cette instance, pour aboutir à des compromis. Cet organe est là pour permettre à chacun d’avoir le même niveau d’information et de voir ses intérêts préservés » , annonce le président de Colaursud. Une position que partage le maire de Nailloux, Michel Dutech, qui a lui aussi été saisi des inquiétudes de certains habitants des quartiers surplombant le plan d’eau. « Notre petit lac de 35 hectares se prête parfaitement au développement d’un tourisme familial mais certainement pas à du tourisme de masse. La Thésauque, ce n’est pas La Grande Motte ! Ce que j’ai pu voir cet été à l’occasion d’animations comme la Nuit du lac, le triathlon mais aussi avec la présence des jeux gonflables, c’était assez formidable. Même si cela n’a pas été sans générer à certains moments quelques nuisances avec des déchets qui traînent, des déjections canines, des personnes qui se garent de façon anarchique… Quand on a 11 000 personnes sur le site pendant un week-end comme c’est le cas pour le triathlon, ça met un petit peu le ‘‘waï’’ mais c’est sympa… Mais si c’est sympa, c’est aussi car c’est un week-end dans l’été ! Il ne faut pas que ce cas de igure se reproduise non-stop pendant trois mois ! » , prévient Michel Dutech. L’élu naillousain évoque ainsi le cadre qui devra entourer les projets ou aménagements à venir. « Il y a la réalisation de cette plage pour l’été prochain, qui répond tout à fait à cette exigence puisqu’elle a été dimensionnée de façon raisonnable. Quant au
projet de waterjump, il faudra qu’il soit lui aussi à la mesure du lac, comme tout autre projet qui pourrait voir le jour et devra se faire de façon harmonieuse avec les autres usagers du lac et surtout les riverains ain de préserver la quiétude à laquelle ces derniers ont droit dans leur vie résidentielle. J’ai discuté à plusieurs reprises avec eux et ils m’ont donné la mission de veiller à préserver cette harmonie. Je serai donc vigilant et je donnerai mon avis dans le cadre du Comité consultatif du lac. Et je ne doute pas du fait que nous trouvions tous ensemble un consensus. »