Ils soutiennent un agriculteur convoqué à la gendarmerie
Suspecté de pollution, un agriculteur de Revel a été entendu vendredi 6 janvier dans les locaux de la gendarmerie caramanaise. Près de 40 agriculteurs étaient là pour le soutenir.
AGRICULTEUR À Revel, Simon Barbaste est suspecté par l’Office national des eaux et milieux aquatiques (Onema) d’avoir enfreint la loi sur l’eau en traitant au désherbant une partie de sa parcelle située au lieu-dit « Foun de la Fage » à Couffinal. Selon les agents de la police de l’eau, cette portion de champ se situerait en Zone non traitée ( ZNT), une bande tampon séparant la parcelle d’un cours d’eau ou d’un fossé et sur laquelle la pulvérisation de produits phytosanitaires est interdite. Une infraction que conteste formellement l’agriculteur revélois : « Je suis dans mon bon droit. J’ai traité ma parcelle jusqu’en limite de fossé car celle-ci n’était pas concernée par la mesure de ZNT d’après les informations qui m’avaient été fournies par la Chambre d’agriculture et les syndicats agricoles. Je suis donc victime d’un manque de clarté de la réglementation et de la différence d’interprétation qu’en font les différents organismes… La chambre d’agriculture, les syndicats agricoles, la préfecture disent que la parcelle n’est pas en ZNT. Seul l’Onema a une interprétation différente et dit que la ZNT doit s’appliquer ! »
Près de 40 agriculteurs devant la gendarmerie
Vendredi 6 janvier, Simon Barbaste a été convoqué à la gendarmerie de Caraman pour s’expliquer suite à une procédure engagée par l’Onema pour une supposée infraction relevée en mai 2016. La police de l’eau avait alors transmis le dossier au parquet qui a ouvert une enquête judiciaire. C’est dans ce cadre-là que l’agriculteur revélois a été entendu dans les locaux de la brigade de Caraman qui compte dans ses effectifs un gendarme spécialisé dans les problématiques liées à l’environnement. « J’avoue que j’ai été un peu étonné d’être convoqué à la gendarmerie puisque j’avais déjà été audité par l’Onema le 12 juillet. À l’issue de cette audition, on m’avait signiié oralement que j’avais présenté beaucoup d’éléments à décharge et je pensais donc que la procédure s’en arrêterait là… Même si l’on m’avait aussi dit clairement à cette occasion, que l’on préférait voir les agriculteurs passer le gyrobroyeur plutôt qu’utiliser des produits phytosanitaires… Ce qui démontre bien les orientations des agents qui mènent ces
procédures ! »
Le parquet doit rendre sa décision d’ici mi-janvier
L’agriculteur revélois a été entendu pendant près d’une heure par la gendarmerie. Il a présenté plusieurs explications et documents dans le but de plaider sa bonne foi. Dans le même temps, près de 40 agriculteurs venus de Revel, Caraman et Villefranche-deLauragais s’étaient mobilisés silencieusement devant la brigade en signe de soutien. Simon Barbaste s’est adressé à eux à sa sortie de la brigade : « Je vous remercie de votre soutien. Je me suis expliqué et j’espère que cela se inira bien… Il faut surtout espérer que la réglementation s’éclair- cisse pour que nous ne soyons plus inquiétés de la sorte car nous ne sommes en rien responsables de tout ça. Nous ne faisons que nous référer aux cartes données par la chambre d’Agriculture et les syndicats. Si l’Onema a une interprétation différente, qu’elle attaque la Chambre d’agriculture plutôt que les agriculteurs ! » Attendue vendredi 6 janvier dans l’après-midi, la décision du parquet a finalement été reportée. Elle devrait être connue mi-janvier. Selon les instances agricoles locales, le parquet souhaite obtenir des explications complémentaires de l’Onema avant de se prononcer sur l’affaire.