G. Hébrard explique les raisons de son retrait
Favori pour la présidence de Terres du Lauragais il y a encore quelques semaines, Gilbert Hébrard ne sera finalement pas candidat à la fonction. Il explique pourquoi.
DÈS LE MOIS de septembre 2015, le nom de Gilbert Hébrard avait été proposé par le président du Conseil départemental, Georges Méric, pour prendre les rênes de la communauté de communes devant naître de la fusion de Colaursud, Cap Lauragais et Cap Lauragais. Une fonction présidentielle pour laquelle l’ancien président de Coeur Lauragais n’a jamais caché son intérêt même s’il ne fera finalement pas partie des candidats en lice lundi 30 janvier. Explications.
Vous avez longtemps été pressenti pour prendre la présidence de la communauté de communes Terres du Lauragais. Pourquoi avoir finalement choisi de ne pas faire acte de candidature ? J’ai pris cette décision après une longue réflexion et surtout une discussion avec Georges Méric, le président du Conseil départemental. Je lui ai demandé d’alléger ma tâche au Département puisque, sans la moindre prétention de ma part, il se trouve que je suis le seul agriculteur élu au Département et que j’assume beaucoup de missions dans ce domaine. Il n’a pas souhaité accéder à ma demande car il m’a précisé avoir besoin de moi à ses côtés. Vu les nombreuses responsabilités que j’assume par ailleurs dans le domaine de l’eau, il n’était objectivement pas envisageable de m’engager dans une candidature à la tête de la communauté de communes Terres du Lauragais. D’autant plus que cette mission va demander un investissement très important du futur président puisque le travail ne va pas manquer. C’est la raison pour laquelle en accord parfait avec Christian Portet, j’ai choisi de le laisser être candidat à ma place à la fonction de président tout en m’engageant à jouer les premiers rôles à ses côtés dans cette nouvelle inter-
communalité.
Vous soutiendrez donc la candidature de Christian Portet lors de l’élection du 30 janvier ? Il aura mon entier soutien. Christian est un élu qui a fait ses preuves depuis de nombreuses années, à la mairie de Calmont d’abord et à Colaursud ensuite. Il fait partie de ces élus qui ont une capacité à rassembler, qui sont fédérateurs et je ne doute pas un seul instant du fait qu’il saura écouter l’ensemble des maires quelle que soit la taille de leur commune.
Dans quel état d’esprit êtes-vous au moment du démarrage de cette nouvelle communauté de communes ? J’ai forcément une certaine nostalgie en voyant Coeur Lauragais se fondre dans les Terres du Lauragais… Je crois que nous terminons cette aventure sur un bon bilan avec la création d’une Marpa [Maison d’accueil rurale pour personnes âgées, NDLR] de plusieurs crèches, d’un terrain de sport… Nous avons aussi amené aux administrés des services comme le portage des repas, le transport à la demande. Je suis sûr que nous allons continuer à faire du bon travail à l’échelle de cette nouvelle entité et je continuerai à être à l’écoute de nos administrés et de tous ceux qui sont de plus en plus nombreux à nous rejoindre dans le Lauragais. Les défis qui nous attendent sont nombreux, en particulier l’harmonisation de la fiscalité et la prise en charge de compétences nouvelles.
Avez-vous des regrets quant au contexte qui a entouré cette fusion, notamment au sein de Coeur Lauragais ? Mon regret, c’est que la plupart des élus de Coeur Lauragais ne m’aient pas suivi lorsque je leur ai dit que cette fusion était le fruit de la loi et qu’à partir de là elle s’imposerait à nous. Je les ai incités à se mettre au travail pour que nous soyons en ordre de marche au 1er janvier 2017. Cela n’a pas été le cas et j’ai été très déçu de voir que même lors du dernier conseil communautaire, certains ont préféré adopter une attitude jusqu’auboutiste en pensant qu’il était possible d’attaquer l’arrêté du préfet. Il est dommage de ne pas s’être parlé et de m’avoir opposé un refus quand il fallait travailler. Nous avons de ce fait beaucoup de retard à rattraper.
Parmi ces délégués de Coeur Lauragais qui se sont opposés à la fusion, figurent Laurence Klein et Daniel Ruffat qui sont aujourd’hui candidats à la présence de Terres du Lauragais. Ne regrettez-vous pas cette profusion de candidats ? C’est la démocratie et chacun a le droit de faire valoir sa candidature. Même si après avoir tellement dénigré la nouvelle intercommunalité, j’ai du mal à comprendre qu’ils souhaitent la gérer aujourd’hui.