Législatives : Dominique Faure bien décidée à aller jusqu’au bout
Investie par l’UDI en vue des Législatives dans le Lauragais, Dominique Faure se dit « étonnée » suite à l’investiture accordée par le parti Les Républicains à Arnaud Lafon.
SI LES NÉGOCIATIONS sont toujours en cours au niveau national avec l’Union démocrate et indépendante (UDI) en vue d’un accord pour les Législatives, le parti Les Républicains (LR) a annoncé qu’il réservait à son partenaire centriste les cinquième et huitième circonscriptions de Haute-Garonne. Un coup dur pour le maire de Saint-Orens, Dominique Faure, qui espérait, comme en 2012, obtenir le soutien de LR sur la dixième circonscription de Haute-Garonne, où elle est investie par l’UDI. Dans un entretien accordé à Voix du Midi Lauragais, l’élue affiche toutefois sa détermination et laisse entendre qu’elle ira au bout de sa candidature, dans n’importe quelle configuration.
Comment avez-vous accueilli l’investiture d’Arnaud Lafon par LR sur la dixième circonscription de Haute-Garonne et le fait que cette circonscription ne soit pas réservée à l’UDI ?
J’ai été étonnée. Je ne comprends pas ce choix car il me semblait que ma candidature avait de nombreux atouts pour cette circonscription. Le premier, c’est tout le travail qui a été fait en 2012, à l’occasion d’un rassemblement du centre et de la droite derrière ma candidature. Il y a également une certaine dynamique qui plaide en ma faveur puisqu’en 2012 je réalise un score plus qu’honorable en étant pourtant opposé à l’un des monstres du Parti socialiste puis je remporte deux ans plus tard les élections municipales de Saint-Orens avec 54 %. Il me semble que je suis donc dans un élan plutôt positif. Enfin, je crois que j’ai un autre avantage, c’est celui d’être un pur produit de la société civile. J’ai une expérience du monde de l’entreprise avec des techniques de gouvernance et de management que j’ai apprises et que je me régale aujourd’hui à appliquer dans ma ville de SaintOrens depuis que j’y ai été élue maire. Je n’ai jamais été encarté avant 2012 et je crois avoir cette fraîcheur et cet enthousiasme qui me permettent de mener à bien mes engagements. Mon seul défaut, c’est finalement peut-être de ne pas être encartée chez Les Républicains… Et cela a l’air d’être un énorme défaut !
Pensez-vous qu’il est encore possible que LR change d’avis en cas d’accord trouvé au niveau national avec l’UDI ? Et quelle sera votre position si un accord est trouvé mais qu’il ne prévoit pas un rassemblement derrière votre candidature sur cette circonscription du Lauragais ?
LR a investi Arnaud Lafon comme de nombreux autres candidats en France mais je rappelle que les discussions sont actuellement toujours en cours avec l’UDI ! Les accords entre UDI et LR devraient intervenir courant février mais vous imaginez cependant mon étonnement de l’avoir vu pré-investi par LR en juin dernier, après 10 ou 15 ans passés au Modem et alors qu’il avait indiqué à la presse que j’étais la seule candidate légitime sur notre circonscription… Pourquoi risquer de diviser notre famille politique ? Pourquoi ne pas respecter le travail et le résultat que j’avais réalisé en 2012 ? Pourquoi contribuer au désamour des Français pour les partis politiques ? Tout cela me motive encore plus. Je serai la candidate du rassemblement dans le respect des sensibilités. Mon objectif ne sera pas de faire vivre un esprit partisan et c’est la raison pour laquelle ma ligne politique sera claire et responsable : je serai la candidate d’un ou plusieurs partis mais surtout la candidate de notre territoire lauragais.
Autour de quelles composantes souhaitez-vous orienter votre projet ?
Tout d’abord, je m’inscrirai dans les grandes lignes du projet présidentiel porté par François Fillon puisque le rôle du député est de permettre au candidat qu’il soutient de mener à bien son projet. Je colorerai bien évidemment ce projet d’une composante plus lauragaise. Enfin, la troisième composante, ce sera ma personnalité de femme d’entreprise engagée, les valeurs de travail, de transparence, d’honnêteté et de probité que je souhaite représenter. Plus qu’une étiquette LR ou UDI, je me rends compte que c’est cet engagement et ces valeurs que nos concitoyens attendent.
Quelles sont les problématiques locales qui seront au coeur de votre campagne ?
Ce seront pour beaucoup les mêmes qu’en 2012 car elles n’ont pas beaucoup avancé malgré l’investissement d’Émilienne Poumirol et Kader Arif sur certains sujets. Je pense notamment à la question du devenir du canal du Midi. Il y a aussi une réflexion à mener au sujet de la barrière de péage au sud de Toulouse pour désengorger la D916 et un travail doit être réalisé en matière de parcours de santé pour lutter contre l’isolement. En matière de tourisme, il faudra oeuvrer collectivement à l’émergence de la destination Lauragais.
Si vous êtes élue députée, vous devrez abandonner la fonction de maire de Saint-Orens, trois ans après avoir été élue. Ne craignezvous pas qu’on vous le reproche ?
J’avais été claire avant les Municipales en disant que la seule élection à laquelle je me laissais le droit de me présenter, ce sont les Législatives. Cela au regard du sillon que nous avions commencé à creuser en 2012. Si je suis élue députée, je ne quitterais pas la mairie et je resterais élue au conseil municipal. Et je peux vous assurer que si je ne serais plus maire, mon implication pour cette ville où je resterais ancrée sera identique !