Daniel Ruffat : « Je veux oeuvrer à l’unité »
Maire de Sainte-Foy-d’Aigrefeuille et ancien conseiller général du canton de Lanta, Daniel Ruffat brigue la présidence de la nouvelle communauté de communes issue de la fusion de Colaursud, Cap Lauragais et Coeur Lauragais.
Dans un courrier aux allures de profession de foi envoyé aux délégués communautaires de Terres du Lauragais, Daniel Ruffat décline son projet sur près de deux pages. Il dévoile notamment les grandes lignes de la gouvernance qu’il souhaite mettre en place s’il est élu, après avoir rappelé en introduction les raisons l’ayant amené à s’opposer ces derniers mois à la fusion des intercommunalités : « Je n’étais pas hostile à la fusion elle-même, mais hostile à sa mise en oeuvre à marche forcée dans la précipitation, sans préparation, sans étude sérieuse. Comme l’a dit le président Izard : ça a été bâclé. Il aurait fallu à la logique de population, intégrer la logique des bassins de vie recensés par l’Insee et mesurer leur compatibilité. Surtout ce qui nous a mis mal à l’aise, c’est cette disposition du passer-outre. Elle nous a fortement interpellés, en termes de démocratie, nous élus de la République, élus de la décentralisation. »
Pourquoi se présente-t-il ?
Cette fusion étant effective depuis le 1er janvier, Daniel Ruffat appelle désormais à tourner la page et annonce sa volonté de travailler à travers cette candidature au rassemblement des élus qui vont composer cette nouvelle
intercommunalité : « Ce projet de fusion a créé des divisions et laisse des cicatrices. Ce qui doit compter aujourd’hui, c’est de tous nous retrouver. Il est temps de nous rassembler dans un climat apaisé. Les anti-fusion ou les pro-fusion, c’est ini ! Si je suis candidat c’est pour oeuvrer à cette unité. Je ne me présente pas contre un candidat mais pour apporter un projet, des idées et surtout une vision consistant à appliquer la loi NOTRé en l’adaptant à la réalité de notre territoire pour en tirer le meilleur parti. » Lorsqu’on demande au maire de Sainte-Foy-d’Aigrefeuille s’il a hésité à se présenter à la présidence de Terres du Lauragais et s’il a été poussé à le faire par certains élus, la réponse ne se fait pas attendre : « Poussé, non… Mais encouragé, oui ! J’ai été surpris par la non-candidature de Gilbert Hébrard qui était annoncé depuis un certain temps. S’il avait été candidat, je pense que je ne me serais pas présenté. Tout comme je retirerais ma candidature, si jamais le président Izard venait à se présenter. Même si je ne pense pas que ce soit son intention… Mais au vu de ces éléments, j’ai eu envie de faire entendre ma voix et ma vision des choses, de faire proiter de mon expérience et de ma connaissance de ce territoire. Ma candidature se veut indépendante de toute inluence partisane ou politique et a pour seule ambition la défense de l’intérêt général. Je ne sais pas si Christian Portet sera candidat sous l’étiquette du Parti socialiste ou missionné par celuici. De mon côté, je ne souhaite pas politiser cette élection et je compte d’ailleurs travailler avec les élus de toutes les sensibilités, pour le bien du territoire. » Dans la partie programme de son courrier adressé aux délégués communautaires de Terres du Lauragais, Daniel Ruffat dévoile une série de « mesures immédiates » qu’il souhaite prendre. Celles-ci concernent notamment les thématiques de la fiscalité, des compétences que devra assumer la nouvelle intercommunalité, des ressources humaines ou encore de structuration du territoire autour de pôles d’équilibre. « Il faudra élaborer un pacte inancier et iscal. Je proposerais une simpliication de la iscalité et un lissage de l’imposition qui soit au maximum étalé dans le temps, pour ne pas pénaliser les contribuables de certaines communes et qu’ils ne supportent pas d’un coup une augmentation trop lourde de la iscalité. Pour ce qui est des compétences, je proposerai si la loi ne change pas que nous prenions six compétences optionnelles de façon à être éligibles à la dotation globale de fonctionnement boniiée et ainsi augmenter nos inancements. Parmi ces compétences, il me semble indispensable que nous prenions l’action sociale à travers la création d’un Centre intercommunal d’action sociale. Je souhaite aussi que les quatre chefs-lieux de nos anciens cantons que sont Nailloux, Villefranche-de-Lauragais, Caraman et Lanta soient identiiés comme pôles d’équilibre ain de respecter les équilibres ter-
ritoriaux » , résume Daniel Ruffat.
Il souhaite une équipe de 15 vice-présidents
Sur la question de la gouvernance et notamment du nombre de vice-présidences qu’il souhaite ouvrir en cas d’élection à la tête de Terres du Lauragais, Daniel Ruffat ne fait pas mystère de ses intentions : « Je proposerai qu’il y ait 15 vice-présidences. J’imagine six viceprésidents ayant comme délégation chacune des six compétences obligatoires, six autres avec des délégations correspondant aux six compétences optionnelles que nous serions en mesure de prendre et bien sûr une vice-présidence en charge des inances puisqu’il s’agit d’une délégation à part entière. Et il y aurait encore la possibilité d’avoir deux vice-présidences qui seront certainement volantes dans un premier temps… » Quant à la répartition de ces vice-présidences et aux élus susceptibles de se voir attribuer ces postes, Daniel Ruffat semble déjà avoir un certain nombre d’idées derrière la tête : « La candidature des anciens présidents des trois intercommunalités me paraît évidente même si ce sera aux intéressés d’en décider. Je vois bien par exemple mon ami Gilbert Hébrard prendre en charge la délégation de l’eau. Il me semblerait aussi logique qu’une vice-présidence revienne à un délégué de chacun des chefs-lieux des quatre anciens cantons. Ce qui laissera encore de la place pour veiller à une bonne représentation des plus petites communes. » S’il dit être en mesure de « proposer une équipe d’hommes et femmes prêts à travailler à ses côtés » , Daniel Ruffat assure qu’il laissera toutefois le jour de l’élection la porte ouverte à « tous les gens qui se positionneront et seront partants pour travailler à nos côtés » .