Resist pointe du doigt les prob lèmes de sté rilisation dé finitive
Samedi 4 mars, à Villefranche-de-Lauragais a eu lieu le premier café rencontre des adhérentes de l’association Resist (Réseau d’entraide, soutien et information sur la stérilisation tubaire), de la zone Occitanie (Aude, Haute-Garonne, Tarn et Aveyron).
Cette association ne cesse de dénoncer les graves effets secondaires apparus chez certaines femmes ayant bénéficié de la méthode de stérilisation définitive Essure, présentée comme une alternative à la ligature des trompes. Fatigue extrême, vertiges, douleurs pelviennes, abdominales ou musculaires, problèmes cardiaques, endocrinologiques, neurologiques, gynécologiques…
Resist compte 1 000 adhérentes à ce jour dont une cinquantaine au ni- veau de la région Occitanie. Cette méthode Essure consiste en l’introduction de deux ressorts dans les trompes de Fallope afin de créer par fibrose, leurs obstructions. En France, ce sont 120 000 femmes qui portent ce dispositif, 900 000 femmes dans le monde.
Perforation d’organe, grossesses…
Plusieurs facteurs pourraient en être mis en cause : la composition même des implants contenant des métaux lourds (nickel, titane en particulier) ou des fibres de polyéthylène (perturbateurs endocriniens). Viennent ensuite les problèmes dus à la pose en elle-même des implants. Ceux-ci peuvent migrer et entraîner des perforations d’organes ou grossesses non désirées.
Pour beaucoup, le parcours médical ne fait alors que commencer car le chemin vers la libération est long. La méthode se voulant définitive la solution proposée par les chirurgiens réside dans l’ablation complète des trompes de Fallope, couplée ou non à l’ablation de l’utérus. Malheureusement, en l’absence de protocole de retrait, les témoignages de casse des implants durant l’intervention chirurgicale ne sont pas rares et ces femmes ont droit à la double peine en se retrouvant avec des fragments de métaux ou des fibres de polyéthylène dans le corps.
Une pé tition avec plus de 72 100 signatures
L’association Resist lutte pour faire connaître et reconnaître ces effets secondaires et souhaite que la France applique le principe de précaution en attendant des expertises médicales plus approfondies. C’est par le biais de leur avocat Me Charles Joseph Oudin – qui a déjà combattu au côté des victimes du Médiator et de la Dépakine - que trois procédures judiciaires ont été lancées à l’encontre du laboratoire Bayer.
C’est aussi le message que Resist est allée porter à Marisol Touraine au ministère de la Santé en janvier 2017 avec l’appui des 72 100 signataires de la pétition que la présidente de l’association, Marielle Klein, avait mise en ligne. L’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé) a mis le dispositif sous haute surveillance mais à ce jour aucun retrait du dispositif n’est envisagé en France (voir encadré).
C’est pourtant ce que vient de décider le Brésil, par le biais de sa Haute autorité de la santé, Anvisa ( Agence nationale de vigilance sanitaire), qui devient ainsi le premier pays à suspendre officiellement la méthode de contraception définitive Essure.
Des cafés rencontres devraient être organisés dans la région afin que les personnes concernées puissent discuter, ensemble, de ce dispositif.