Voix du Midi (Lauragais)

Ordures ménagères : les assistante­s maternelle­s ripostent

Le collectif d’assistante­s maternelle­s de l’ancien territoire de Cap Lauragais a écrit une lettre au président de la République et aux ministres concernés, pour dénoncer la décision de Terres du Lauragais de les assujettir à la redevance ordures ménagères

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Élles ne seront pas restées de marbre longtemps face à la décision des élus de Terres du Lauragaise •omme on pouvait sTen douterc les assistante­s maternelle­s ont vivement réagi à lTinstaura­tion par la communauté de communes dTune redevance ordures ménagères au titre de la profession quTelles exercente Une mesure quTelles avaient déjà combattue durant plusieurs semaines lTan dernierc avant dTobtenir la suspension de cette redevancee

Mardi hh juilletc les élus de Terres du Lauragais ont choisi de réactiver la mise en place de cette redevance après avoir été assurés de sa légalité par les réponses des ministres de lTÉconomie et des finances puis de lTyménagem­ent du territoire­c de la ruralité et des collectivi­tés territoria­lesc suite aux saisines effectuées respective­ment par le député Valax et le sénateur Raynale Le collectif de nounous oppose à cet argument une lettre reçue en décembre ighmc émanant de Laurence Rossignolc la ministre de la àamille à lTépoquee Saisie par les assistante­s maternelle­s lors de leur mobilisati­on lTan passéec cette dernière avait apporté une réponse peu en phase avec celles de ses collègues du éouverneme­nt r « La facturatio­n dTune redevance dTenlèveme­nt dTordures ménagères au titre de leur activité profession­nelle nTest pas légale dès lors quTils ou elles sTacquitte­nt déjà de celleci en tant quTusagers de ce servicee Une tarificati­on différente pourrait leur être appliquée si le conseil communauta­ire parvenait à la justifierc en démontrant que le volume dTordures ménagères issu de lTactivité dTassistan­te maternelle est supérieur à celui dTautres catégories dTusagerse »

Pour les assistante­s maternelle­sc lTancienne ministre se positionne donc clairement en leur faveur dans ce dossiere °Tautant plus que ces dernières rappellent que leur activité est source « dTun transfert de déchets et non dTune surproduct­ion de déchets »e Le collectif rappelle ainsi r « Quand lTenfant est chez nousc il nTest pas chez ses parents qui paient déjà leur redevance et inversemen­te »

àort de ces argumentsc les nounous ont donc décidé dTen appeler à Émmanuel Macronc via un courrier envoyé au président de la République­c lundi ik juillete •ette lettre a aussi été envoyée au Premier ministre Édouard Philippe et à différents membres du éouverneme­nt concernés par le dossier Ules ministres du Travail Muriel Pénicaudc de lTÉconomie et des finances Bruno Le Mairec de la Transition écologique et solidaire Nicolas êulotc de lTyction et des comptes publics éérald °armanin)e yu-delà des arguments déjà avancés lTan dernierc le collectif sTétonne de la décision de Terres du Lauragais de nTapplique­r cette redevance quTaux nounous de lTex • ap Lauragaise Pour rappelc les deux autres anciennes communauté­s de communes ayant fusionné ne sont pas soumises au régime de la redevance Uparticipa­tion basée sur le degré dTutilisat­ion du service) mais à celui de la taxe Uindexée sur lTimpôt foncier sur les propriétés bâties) pour financer lTenlèveme­nt des ordures ménagèrese « Terres du Lauragais ne souhaite faire payer que les assistante­s maternelle­s de lTex •ap Lauragaise Y aurait-il un acharnemen­t ou serait-ce la méthode de diviser pour mieux régner w »c sTinterrog­e le collectif dans son courriere

Le collectif évoque par ailleurs dans sa lettre les conséquenc­es que pourrait entraîner lTapplicat­ion dTune telle taxe et rappelle le rôle joué par leur profession en milieu rural r « Nous partons vers des dérives discrimina­toires envers des personnes vulnérable­s dont lTutilisat­ion des couches-culottes est nécessaire comme les personnes âgéesc les handicapés… yujourdThu­ic une redevance pour les ordures ménagères et demain une taxe pour le port de couchescul­ottes w Veulent-ils la mort de notre métier w Nous sommes les âmes de nos petits villages dans la mesure où les parents sont ravis de nous trouver pour assurer la garde de leurs enfants et pallier au cruel manque de place en crèchee »

Regrettant avoir été informées de cette mesure « par voie de presse »c le collectif indique sa déterminat­ion à porter lTaffaire en justice r « Nous nTavons plus de temps à perdree Notre avocate est saisie et nous sommes déterminés à faire valoir nos droits devant le tribunal administra­tife » yvant de remercier les maires dTyvignone­t-Lauragais et de Montgailla­rd-Lauragaisc ôeanàranço­is Pagès et Bruno Mouyonc de leur opposition à cette mesure lors de la dernière séance du conseil communauta­ire r « Ils ont lTintellig­ence dTavoir compris la situatione Nous sommes en accord avec leurs propos et nous regrettons comme eux que le Lauragais devienne la risée de toute la Nation à cause de cette mesuree Nous nous excusons de cela auprès dTeux deuxe »

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Une partie du collectif d’assistante­s maternelle­s.

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