Voix du Midi (Lauragais)

Les luminaires haut de gamme de la famille Pradeau

Lionel Pradeau a monté l’entreprise Robinsonna­des qu’il gère en famille, chez lui, à Odars. Il y fabrique, entre autres, des luminaires pas comme les autres, inspirés des buildings new-yorkais.

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Quand on entre chez Lionel Pradeau, on ne découvre pas seulement un foyer, mais aussi un showroom. Car cet Odarsois a créé l’entreprise Robinsonna­des, où il fabrique luminaires et éléments de décoration haut de gamme avec l’aide de deux de ses fils.

L’entreprene­ur a choisi de ne pas monter de boutique mais plutôt d’exposer ses oeuvres dans son salon. Des créations qu’il considère comme « uniques au monde ».

Times Square

Une fois à l’intérieur de ce showroom, on découvre d’abord la marque de lampes Times Square, inspirée d’un voyage outre-Atlantique avec sa famille. « On a passé une semaine à New York et on a eu l’idée de démodélise­r les gratte-ciel de Manhattan et de les transforme­r en objet de décoration. On a créé une première tour avec plusieurs étages de lumières pour modéliser Times Square. On a ensuite créé d’autres modèles en forme de valise… On a voulu donner la possibilit­é à tout un chacun d’avoir l’image des gratte-ciel de New York chez soi… »

Pour ce faire, les créations de Lionel Pradeau sont composées de nombreuses petites tesselles rappelant effectivem­ent les fenêtres illuminées des buildings de la Grosse Pomme.

Outre ces luminaires au look original, l’autre particular­ité de la maison Robinsonna­des, c’est qu’il est possible de personnali­ser sa lampe. C’est d’ailleurs ce que les clients de Lionel Pradeau réclament le plus : « Toutes les tesselles sont posées une par une ! Donc si on désire par exemple une teinte plus rosée ou plus bleutée, j’amène un cahier de tendances sur lequel il y a les 180 couleurs et on fait les opus ensemble, soit de manière aléatoire, soit structurée avec des répétition­s de motifs… »

Lionel Pradeau l’avoue luimême, sa clientèle est « plutôt à haut revenu » car « les produits ne sont pas donnés ». Il faudra débourser de 500 € pour les plus petits modèles de cube jusqu’à 1 500 € pour la grande tour. Un tarif qu’il ne peut se résoudre à baisser : « C’est un produit qui prend énormément de temps, pour juxtaposer toutes les tesselles… Deux millimètre­s de trop et il est foutu ! Je ne peux pas rentrer dans une voie économique. Je suis obligé de rester dans une logique artisanale », explique l’entreprene­ur lauragais, constatant tout de même une demande pour ce genre de produits. « Les gens s’inscrivent dans l’air du temps et veulent un produit exclusivem­ent pour eux qu’ils ne verront pas chez leurs amis et dans un magasin. Ils veulent un produit signé et numéroté. C’est la grande qualité de notre atelier : on leur permet d’avoir un produit haut de gamme mais vraiment personnali­sé à leur environnem­ent. C’est une tendance… Donc on fait 80 % de nos ventes sur le produit personnali­sé. »

Deux ans après Times Square, l’entreprise Robinsonna­des dépose la marque Rocknwall. Cette fois-ci, il s’agit d’éléments décoratifs muraux en forme de guépards. S’ils sont toujours faits de tesselles, ils ne sont pas lumineux. Deux modèles sont accrochés à l’un des murs du salon de Lionel Pradeau : un composé de 1 500 pièces et l’autre de plus de 5 000 petites tesselles. « Une création qui nécessite trois jours de travail », estime l’entreprene­ur. Les prix des deux oeuvres oscillent entre 1 500 € et 2 500 €.

Le rêve américain de Lionel Pradeau

Concernant les projets de l’entreprise, il se trouve que Tim, le fils de Lionel Pradeau, est allé faire un stage en Californie, après avoir fini ses études de design à Paris. Une fois sur place, il tombe amoureux de la région. Un point commun qu’il a avec son père : « J’envisage d’y ouvrir un bureau pour la fin de l’année que mon fils ou moimême pourrions éventuelle­ment tenir, puisque j’aimerais amener toute la famille là-bas. »

Un rêve américain difficile à atteindre mais qui rimerait avec de nouveaux concepts pour Lionel Pradeau : « Ce ne sera pas facile parce que pour s’implanter aux États-Unis, il y a des problèmes de visa, il faut monter des business plans très structurés… Mais ça correspond­rait au lancement d’une troisième collection : du mobilier dans lequel on intégrera des bandes de mosaïque qui vont rappeler les très grandes avenues de Los Angeles… surtout celles du quartier Bel Air. »

C’est aussi une différence de mentalité entre la France et les États-Unis qui attire Lionel Pradeau vers le pays de l’Oncle Sam : « Nous visons une clientèle de cabinets d’architecte­s, avec qui j’ai beaucoup de mal en France… Les différence­s de mentalité sont énormes avec les États-Unis. En France, pour contacter un PDG, il faut appeler la secrétaire de la secrétaire. Là- bas, il suffit de l’appeler directemen­t. Ce que je dis est grossier mais c’est une réalité », souligne-t-il.

Une affaire de famille

Lionel et Tim Pradeau ne partiraien­t pas seuls. Le deuxième fils, Charlie, étudiant à l’École supérieure des métiers artistique­s (Esma) à Auzeville-Tolosane et sollicité pour créer films et teaser pour l’entreprise, veut également rejoindre l’aventure californie­nne pour travailler dans l’industrie du cinéma 3D.

Cet esprit familial, Lionel Pradeau y tient. À terme, il souhaitera­it que ses enfants reprennent l’activité créée en 1991 sur l’île de la Réunion. À la base, l’entreprise officiait dans le domaine du textile.

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