M. Berjaud revient du championnat d’Europe de labour
Agriculteur installé dans la commune et membre de l’équipe de France de labour, Michel Berjaud vient de se classer à la 12e place du championnat d’Europe de labour à plat qui se déroulait les samedi 19 et dimanche 20 août à Diessenhofen en Suisse.
Depuis 40 ans, Michel Berjaud laboure les terres du Lauragais dans le cadre de sa profession d’agriculteur. Mais le Saint-Félicien manie également tracteur et charrue dans les champs de contrées parfois bien plus lointaines, par passion pour cette technique agricole.
C’était le cas les samedi 19 et dimanche 20 août à Diessenhofen, en Suisse, où l’agriculture a participé au championnat d’Europe de labour à plat 2017. « J’avais fini à la troisième place des qualifications nationales qui se déroulaient en Vendée en 2016. Le premier était qualifié pour les championnats du monde au Kenya et les deuxième et troisième pour le championnat d’Europe en Suisse. J’ai fini à la 12e place parmi 24 partici- pants. L’autre Français Mathieu Cormorèche qui est de Lyon, a quant à lui fini à la dixième place. Au final, j’ai fait un peu mieux que lors de ma première participation au championnat d’Europe, en 2012 en Irlande du Nord, où j’avais terminé à la 18e place parmi 26 concurrents. Donc j’ai décidé de continuer », précise Michel Berjaud.
Il court les concours dans toute la France
Le Saint-Félicien a commencé son parcours laboureur en 1976, avec une première participation à un concours de labour en planche, équipé d’une charrue Huard. En 1988, c’est avec une charrue Kverneland qu’il termine à la septième place de sa première finale au niveau national, à Domloup en Ille-et-Vilaine.
Michel Berjaud améliore son classement les années suivantes ( cinquième en 1989, sixième en 1992) et intègre finalement l’association France labour dont il est aujourd’hui le vice-président. Il participe ainsi aux différentes qualifications pour les épreuves internationales et se classe notamment deuxième du championnat national de labour en planche à Rouen (Seine-Maritime) avant de revenir dans la catégorie labour à plat avec une certaine réussite comme le démontrent ses deux participations au championnat d’Europe en 2012 et 2017.
Avant ce championnat d’Europe en Suisse, l’agriculteur lauragais n’a pas ménagé ses efforts. « Je me suis beaucoup entraîné le week-end, en labourant au moins une douzaine de parcelles depuis cet hiver », indique Michel Berjaud. Lors des deux épreuves au programme du week-end de championnat d’Europe, sur prairie le samedi et sur chaume le dimanche, le laboureur est en effet noté sur différents critères techniques : régularité du sillon, propreté du tracé d’ouverture, absence d’herbe ou bien de chaume sur l’ados…
Il veut transmettre sa passion aux jeunes
Outre l’entraînement afin d’arriver prêt lors de cette compétition, Michel Berjaud a également été obligé de gérer toute la logistique que nécessite un déplacement en Suisse avec l’ensemble de son matériel. « J’ai transporté moi-même mon matériel en camion jusqu’en Suisse, soit 10 à 11 heures de route… Il faut savoir que je fais ça par pure passion et non pas pour l’argent. D’ailleurs, il n’y a rien à gagner ! J’ai la chance d’avoir plusieurs sponsors qui m’accompagnent ce qui me permet notamment de financer les déplacements. On peut d’ail- leurs regretter que le ministère de l’Agriculture ne nous aide pas un peu plus car il y a dans ces épreuves de labour un aspect vraiment formateur. Cela permet de travailler des techniques qui sont à la base de l’agriculture et que l’on n’apprend pas forcément en école », note Michel Berjaud.
Si le prochain objectif du Saint-Félicien est la participation aux finales nationales de 2018 qui se tiendront en Indre-et-Loire et seront qualificatives pour les Mondiaux aux États- Unis et le championnat d’Europe en Irlande du Nord, le laboureur lauragais a également comme ambition de transmettre sa passion aux plus jeunes générations. « Encore une fois, c’est très formateur. Et j’aimerais que le flambeau soit repris par des jeunes agriculteurs. Je me mets à leur disposition pour leur transmettre des conseils, pour les aider à trouver des charrues… », souligne Michel Berjaud.