Voix du Midi (Lauragais)

Redevance couches-culottes : la victoire des nounous ?

Terres du Lauragais sur le point de renoncer

- Florian Moutafian florian.moutafian@voixdumidi.fr

Révélée par Voix du Midi Lauragais, l’affaire avait même alerté les médias nationaux. Souvenez-vous ! En 2016, un courrier de l’ancienne communauté de communes Cap Lauragais envoyé aux assistante­s maternelle­s du secteur les informait qu’elles seraient désormais assujettie­s à la redevance d’enlèvement des ordures ménagères au titre de leur activité. Une « redevance couche- culottes » qui n’avait pas vraiment plu aux nounous. Celles-ci s’étaient regroupées au sein d’un collectif et avaient lancé une pétition qui recueillai­t près de 15 000 signatures en quelques semaines.

Depuis, les communauté­s de communes Cap Lauragais, Colaursud et Coeur Lauragais ont fusionné pour former Terres du Lauragais. Mardi 11 juillet, les élus de cette nouvelle intercommu­nalité approuvaie­nt cet assujettis­sement des assistante­s maternelle­s de l’ancien territoire de Cap Lauragais à une redevance annuelle de 90 €. Une décision confortée par les réponses apportées par le Gouverneme­nt aux questions posées à l’Assemblée nationale et au Sénat.

De nouveaux éléments qui changent tout

Mais le mardi 12 septembre, Christian Portet n’avait pas le même discours. Lors de ce nouveau conseil communauta­ire, le président de Terres du Lauragais revenait sur le sujet en toute fin de séance, lors des questions diverses. « Les assistante­s maternelle­s ont souhaité me rencontrer et sont venues me voir avec des éléments que je n’avais pas personnell­ement et que nous n’avions pas, pour l’immense majorité d’entre nous. Parmi ces éléments, il y avait la réponse d’un autre ministère […] celui de la Famille, qui disait que cette taxe n’était pas légale sauf si la collectivi­té prouve que l’activité d’assistante maternelle générait des ordures ménagères supplément­aires… »

Ce n’est toutefois pas le seul élément qui a fait vaciller l’avis du président de Terres du Lauragais : « En fouillant un peu, on a trouvé d’autres documents, notamment un qui émanait du ministère de l’Intérieur, alors saisi par Cap Lauragais, qui expliquait par la voix du préfet qu’il y avait de gros risques en mettant en place cette redevance et qu’elle n’était pas vraiment défendable devant les tribunaux. Il fallait là aussi prouver que l’activité d’assistante maternelle génère des ordures ménagères supplément­aires. »

« Cela bloque toute nouvelle procédure! »

Enfin, c’est une autre affaire, concernant cette fois-ci la taxe ordures ménagères de Colaursud, qui a fini de convaincre le président Portet : « Le bureau a eu comme dernier élément une informatio­n venant de la Direction générale des finances publiques (DGFIP) par rapport à la délibérati­on que prenait Colaursud chaque année, avant le 15 octobre, pour exonérer de taxe d’ordures ménagères certains gros producteur­s (maisons de retraite, restaurate­urs, écoles…) qui sont assujettis à une redevance spéciale… La DGFIP nous a demandé de ne pas prendre cette délibérati­on car nous sommes dans des procédures de fusion et d’harmonisat­ion… »

En effet, alors que les anciens territoire­s de Coeur Lauragais et Colaursud fonctionne­nt avec une taxe ordures ménagères, Cap Lauragais use d’une redevance. Et c’est ça qui pose problème selon Christian Portet : « Tant que nous ne sommes pas tous les trois, soit en taxe, soit en redevance, nous n’avons pas le droit de changer un réglement… Ça veut dire qu’on ne peut pas voter de nouvelles délibérati­ons pour intégrer de nouveaux exonérés de taxe et cela bloque toute procédure nouvelle ! Ce qui, par extension, veut dire que la redevance assistante maternelle, telle qu’on l’a prise en juillet, est attaquable… »

C. Portet propose de retirer la délibérati­on

Au vu de ces éléments, Christian Portet a donc proposé aux élus de retirer la délibérati­on du mois de juillet lors du prochain conseil communauta­ire, prévu le mardi 26 septembre à 18 h 30 au foyer rural de Villefranc­hede-Lauragais. Une propositio­n appuyée par le bureau (15 votes pour, quatre abstention­s et deux absents) et la commission finance (sept voix pour et une abstention).

 ??  ?? Les élus devront se prononcer sur l’abandon de la délibérati­on au prochain conseil communauta­ire.
Les élus devront se prononcer sur l’abandon de la délibérati­on au prochain conseil communauta­ire.

Newspapers in French

Newspapers from France