Aire d’accueil : les gens du voyage montent au créneau
Lors de l’inauguration de l’aire d’accueil des gens du voyage Le Niglo, à Ramonville, après plus de neuf mois de travaux, les élus ont dû faire face à quelques reproches…
Après neuf mois et demi et 800 000 € de travaux, Le Niglo, l’aire d’accueil des gens du voyage, à Ramonville, a rouvert au mois de juin. Pour inaugurer sa remise en service, jeudi 14 septembre, chaque représentant des collectivités locales a tenu à s’exprimer sur la nécessaire intégration de cette communauté. Christophe Lubac, le maire de Ramonville, a ainsi rappelé que cette aire, installée en 1992, avait « à l’époque, fait l’objet de polémiques sur les gens du voyage. Le même débat a ressurgi lors de la rénovation. Pourtant, les résidents de l’aire sont bien des Ramonvillois, parfois depuis plus longtemps que ceux qui s’offusquent. » Du président du Sicoval au représentant de l’État, les discours ont continué dans ce sens, prônant des valeurs d’ouverture.
« Des inconvénients»
Jusqu’à ce qu’Antoine Escos, membre des gens du voyage, prenne la parole. « Pour nous, c’est un privilège d’avoir une aire d’accueil propre et dans les normes. Nous sommes fiers d’être gitans mais nous sommes aujourd’hui sédentaires. Nous sommes conscients qu’il y a eu un investissement énorme mais il y a quelques inconvénients. » Antoine Escos a d’abord évoqué l’emplacement de l’aire : « Il y a la rocade et la centrale à côté, c’est un terrain qui n’a rien coûté. On ne va pas y bâtir des centres de loisirs ou des HLM, cela montre bien que nous sommes rejetés. » Autre problème, selon lui, l’électricité et le prépaiement des fluides au jour le jour : « Quand quelqu’un sur l’aire fait une erreur, tout saute. Quant au prix, il a pour but de rattraper ce qui a été versé par les collectivités ; mais sans utiliser la climatisation et le sèche-linge, cela nous coûte presque 300 € par mois. Nous demandons un forfait. Je sais que c’est prématuré, mais nous avons besoin d’une aide ».
«On va se pencher sur la question»
Dans l’assemblée, quelques sourires gênés apparaissent… « Cette aire est située sur un espace urbain, ce qui implique des facilités comme le métro, mais aussi des désavantages. Les gens du voyage ne sont pas les seuls à côté du boulevard », confie le maire. Pour les questions d’électricité, François Napoli, le président de Manéo, le syndicat mixte pour l’accueil des gens du voyage de HauteGaronne, reconnaît que « cela saute de temps en temps. Il faut trouver une solution pour tout le monde, comme l’augmentation de l’ampérage. On fait tout pour optimiser mais il faut que cela vienne des deux côtés. On va se pencher sur la question. »