Ce passionné de badminton va participer aux JO en tant que juge de ligne
Convoqué par le Comité d’organisation des Jeux olympiques de Paris 2024, le Lauragais Mathieu Berlana-Lujan participera à l’événement en qualité de juge de ligne durant les épreuves de badminton.
Il a passé près de 17 ans sur les terrains de badminton. D’abord en tant que joueur, puis plus récemment en tant que juge de ligne certifié pour des tournois départementaux, régionaux, nationaux ou encore internationaux – lorsque ces derniers sont organisés en France.
Mais cet été, Mathieu Berlana-Lujan évoluera au sein d’une structure que ni lui, ni aucun autre sportif, n’a encore jamais pu fouler : l’Arena Porte de la Chapelle. Un pôle sportif flambant neuf situé dans le nord de Paris, conçu pour accueillir les épreuves de badminton, de gymnastique rythmique, de para badminton et de para haltérophilie… des Jeux olympiques de Paris 2024.
Convoqué par le Comité d’organisation
Si le Lauragais aura la chance de pénétrer dans cette arène, c’est avant tout parce qu’il sera partie prenante de cette compétition, l’une des plus prestigieuses du monde sportif. « J’ai reçu la convocation juste avant les fêtes de fin d’année. C’était une belle surprise, un très joli cadeau de Noël avant l’heure, sourit le sportif revélois licencié au Badminton club de Castelnaudary. Honnêtement, je ne m’attendais pas à être sélectionné pour les JO. Je m’étais imaginé pouvoir être dans la liste des prétendants, mais pas plus. »
À la mi-décembre, Mathieu Berlana-Lujan reçoit pourtant bien sa « lettre de mission », véritable billet d’entrée pour les Jeux olympiques de Paris 2024, mentionnant sa « nomination en tant qu’Officiel technique national (NTO) badminton » pour l’événement. « De ce que je sais, nous sommes 60 Français, sur au moins le double de recensés au sein de la Fédération, à avoir reçu cette convocation », précise-t-il.
Annonce, gestes et posture
Le Lauragais de 33 ans – il en aura 34 au moment des Jeux – interviendra plus précisément là-bas, Porte de la Chapelle, en qualité de juge de ligne. Une fonction qu’il occupe depuis 2018 au sein du club chaurien et qui semble pour le moins exigeante. « Ma mission est de déterminer la validité d’un point en contrôlant la ligne dont je suis responsable. Chaque décision est appuyée par un geste précis : un pour signaler que le volant est “in”, un autre pour dire qu’il est “out” et un dernier pour indiquer que l’on n’a pas vu, explique Mathieu Berlana-Lujan. Quel que soit le niveau, les juges de ligne doivent également respecter une certaine posture. C’est d’autant plus valable lorsque l’on passe devant des caméras de télévision, comme ce sera le cas pour les JO. On ne peut pas faire n’importe quoi ni se tenir n’importe comment. »
Le passionné de badminton compte bien profiter de cet événement pour faire ses preuves. « C’est l’occasion de montrer que mon travail est correct, peu importe le niveau. »
Des lignes de production aux terrains
Et en parlant de travail, justement, ce sont les lignes de production de l’entreprise dans laquelle il est salarié que le conducteur va devoir troquer au profit de celles des terrains de badminton, le temps de cette aventure. « Mon employeur est déjà au courant, puisqu’il a fallu que je pose des congés. Et il me soutient », assure-t-il.
Sa période d’intervention sur les épreuves de compétition olympique de badminton s’étend du mercredi 24 juillet au vendredi 2 août. « Soit dix jours de présence », est-il résumé dans le courrier qui lui est parvenu midécembre, pour cinq épreuves réunissant 172 athlètes. Quant à savoir le déroulé des événements une fois sur place, l’officiel technique explique : « Nous aurons certainement une visite de l’infrastructure avant le démarrage des épreuves. Puis un débrief en anglais chaque jour de la compétition avec des informations sur la constitution des équipes. En fait, tout est planifié pour que tout soit parfait à la télévision. »
Mettre en lumière son club et sa ville
Et le sportif compte bien profiter de cette opportunité pour mettre en lumière le club dont il est le trésorier. Et qui ne cesse de (re) gagner des licenciés – alors qu’il en avait perdu un certain nombre à la suite de l’épidémie de Covid-19. « L’association a fêté ses 30 ans en 2023 avec un nombre record de licenciés. Record que nous devrions à nouveau battre cette saison, puisque nous sommes près de 130, toutes catégories confondues. Nous comptons même trois licenciés en sport adapté ou handisport », fait-il savoir. Nul doute qu’il saura aussi faire parler de la commune de Revel où il habite avec son épouse et son garçon de 4 ans. « Je sais que la Flamme olympique passera dans la ville en mai, ce sera un beau coup de projecteur. »
Cette expérience d’une dizaine de jours, l’habitant de Revel compte bien « en profiter au maximum ». « Ce sera une véritable aventure. Et j’ai envie de la vivre seul, même si je sais qu’il y aura des personnes derrière moi, comme mon papa. Cette convocation, c’est l’expérience d’une vie, une récompense du travail accompli jusqu’à présent », confie-t-il des étoiles plein les yeux. Et lorsqu’on lui demande s’il n’appréhende pas trop ce grand moment, Mathieu Berlana-Lujan répond quasiment du tac au tac : « Je n’ai pas trop d’appréhension pour l’instant, je crois que je suis encore dans l’euphorie. Je vais sûrement prendre conscience de tout cela lorsque je serai dans le train pour Paris. C’est à ce moment-là que la pression risque de monter. »