Un paysagiste du Lauragais remporte un prestigieux prix et devient maître jardinier 2023
Antoine De Lavalette a été sacré maître jardinier 2023 dans le cadre du concours Carré des Jardiniers, qui se tenait début décembre à Lyon. La consécration d’un an de travail.
C’est la première fois qu’un habitant du Lauragais remporte ce prix. Début décembre, le paysagiste Antoine De Lavalette a été sacré maître jardinier 2023 lors du concours national Carré des jardiniers. Cette septième édition était organisée à Lyon, dans le cadre du salon Paysalia.
Diplômé de l’École nationale supérieure de paysage (ENSP Versailles), Antoine De Lavalette a travaillé aux côtés du paysagiste Camille Muller et a poursuivi son apprentissage avec son père et son oncle, avant de reprendre leur entreprise Nature et Création, basée à Cessales, avec sa cousine.
Le thème : «La ville de demain»
Le concours invite tous les deux ans les concepteurs et entrepreneurs du paysage à concevoir et à réaliser en équipe un jardin éphémère en quatre jours, pensé et imaginé depuis plusieurs mois.
Le thème cette année : la ville de demain. « C’est un sujet politique, un enjeu actuel où il n’y a pas forcément de réponse», souligne le paysagiste.
Le jury était composé de 14 personnes ; des professionnels du secteur, des journalistes spécialisés et des artistes.
Pour ce projet, Antoine De Lavalette s’est entouré de Marie Couronne, paysagiste et conceptrice, Brice Enjalran, «son bras droit dans l’entreprise», Adlan Herisson, jardinier paysagiste autodidacte, et Anthony Lefebvre, apprenti en BTS aménagements paysagers à Auzeville-Tolosane.
De la nature sauvage dans une impasse
Mais qu’est-ce que la ville de demain ? Antoine De Lavalette a exposé sa théorie en présentant son projet «L’im.pas. si.sage». Il en dit plus : «C’est une impasse dans une ville, un lieu abandonné où les matériaux se dégradent. Et plus on avance, plus la nature prend forme. »
Plus de 4000 espèces de plantes ont été choisies pour ce projet. Et au centre de cet espace de 225 m², une placette en filet, où les gens peuvent s’asseoir ou se coucher. « Le but, c’est que l’homme puisse accepter la nature sauvage, pouvoir y vivre en harmonie et cohabiter avec elle », explique-t-il.
Pour rendre ce jardin encore plus vivant, des motifs ont été dessinés à la craie sur la route, la plupart par les enfants de l’école de Cessales. Un moment mémorable pour le gagnant : « Quand je les ai vus participer au projet, je me suis dit qu’en fait la ville de demain, c’est eux. »
Une boîte avec l’inscription «faites un voeu pour la ville de demain» était à la disposition du public, du jury et des organisateurs. Tous ont pu écrire leurs souhaits et accrocher les bouts de papier sur les différentes végétations du jardin.
«Je ne m’y attendais pas»
C’est donc après presque un an de réflexion, un oral à Paris et la réalisation d’un dossier technique et budgétaire qu’Antoine De Lavalette a été sacré grand gagnant du concours. «Je ne m’y attendais pas, j’étais un peu déboussolé et abasourdi», se souvient-il.
Pour lui, ce qui a fait la différence, c’est d’abord son « équipe atypique ». « Quand la grille s’est ouverte, on était avec notre petite semi-remorque au milieu de tous les gros camions des autres. On était vu comme des touristes et on a surpris tout le monde », raconte-t-il en rigolant.
Autre point, le choix du jardin. Il l’affirme, son équipe est celle qui a le plus respecté le thème : «On a vraiment créé un bout de ville et on y a amené notre jardin. »
Une visibilité nationale
« Ce titre, ça me met en haut de la pyramide, je deviens en quelque sorte le porte-parole de toute la profession. Je vais donner une bonne image de ce mélange d’activités telles que les paysagistes, les concepteurs, les jardiniers… » confie-t-il.
Malgré cette soudaine visibilité nationale, le paysagiste ne compte pas changer grandchose à son quotidien. «Je ne souhaite pas devenir quelqu’un d’autre, la notoriété ce n’est pas ce que je recherche, j’ai une boîte à faire tourner. Après, ça m’aidera à accélérer les projets d’entreprise », raconte-t-il.
Un travail d’équipe
Cette victoire, il la doit aussi à son équipe. Mais également aux sponsors qu’il tient à remercier : «De juillet à décembre, on imagine le projet, on essaye de trouver des partenaires. Certains nous prêtent des outils, des matériaux, d’autres nous en donnent. Cette période m’a beaucoup marqué car j’ai vu que l’entreprise avait une famille officielle. »