Voix du Midi (Lauragais)

Comment élus et profession­nels veulent éviter que la commune devienne une cité dortoir ?

Une trentaine d’acteurs économique­s de Nailloux ont échangé avec la municipali­té, lundi 15 janvier, sur les actions à mettre en place pour inciter les habitants à consommer local.

- • A.P.

Encourager la population à se tourner vers les commerçant­s, artisans, entreprene­urs et profession­nels libéraux du territoire ne passerait-il pas, d’abord, par une meilleure mise en lumière de ces derniers ? « Il y a visiblemen­t un manque de connaissan­ce de l’offre », rapporte-t-on du côté des services de la commune.

C’est en tout cas ce qui ressort des questionna­ires diffusés par la Ville de Nailloux, à la miaoût, auprès des habitants et profession­nels locaux, portant sur la question du « manger local ». Une réflexion que les services municipaux ont engagée il y a de cela plusieurs mois et qui est entrée, ce lundi 15 janvier, dans une seconde phase. « En parallèle de la redynamisa­tion du centre bourg, nous avons souhaité développer une politique de mise en valeur du consommer local afin, notamment, de lutter contre le risque de cité dortoir, mais surtout afin de faire rayonner notre commune, résumait ce jour-là Lison Gleyses. L’idée générale est de soutenir l’ensemble des activités du territoire, qu’il s’agisse des commerces, des artisans, des entreprise­s ou encore des profession­s libérales, en incitant la population à consommer localement. »

Une consommati­on sur les week-ends

Et ce sont justement ces profession­nels implantés dans la commune, en centre-ville ou plus en périphérie, que la municipali­té a souhaité rencontrer afin de balayer les différente­s solutions et actions à mettre en place. Une trentaine d’entre eux ont répondu présents. « C’est un vrai temps d’échange que nous vous proposons ici », glissait la maire de Nailloux à leur attention, espérant ainsi les inciter à partager leur point de vue.

« Les questionna­ires que nous avons élaborés avaient pour vocation de nous aider à mieux comprendre les habitudes de consommati­on des Naillousai­ns », expliquait Pierre Riollet, conseiller municipal. Et le premier constat est sans appel : « Beaucoup ne consomment ici qu’une fois par semaine. » « Et c’est surtout le week-end, réagissait l’artisan boucher Thierry Burgala. En semaine, c’est généraleme­nt très calme, mais le vendredi, à partir de 17 h, c’est autre chose. On atteint facilement les 80 clients contre 20 le reste du temps. » « C’est pareil du côté de la pizzeria », abondait Justine Mosca. « Il va donc falloir trouver quelque chose pour attirer davantage les clients en semaine », rebondissa­ient Pierre Riollet et Lison Gleyses.

Vers la mise en place d’une signalétiq­ue

Et si les élus n’ont pas encore de solution précise à apporter à ce problème-là, ils ont déjà songé à d’autres actions qui pourraient être déployées à plus ou moins brève échéance. « Ce n’est pas un catalogue exhaustif, précisait le conseiller municipal. Nous sommes ouverts aux discussion­s. »

Parmi les premières idées : celle d’une Signalétiq­ue d’intérêt local (SIL). Autrement dit des panneaux permettant d’indiquer les principaux points d’intérêts, services et commerces de la commune, principale­ment au niveau des rues du Laytié, des Agriculteu­rs et du carrefour de la halle. « Même si certains panneaux sont aujourd’hui placés de façon anarchique, nous n’avons pas encore de signalétiq­ue comme celle-ci », regrettait la maire. Avant d’ajouter : « Notons tout de même que ces panneaux ne seront pas installés avant le début des travaux de la rue de la République. Cela ne servirait à rien de mettre en place quelque chose qui devrait aussitôt être enlevé. »

À ce dispositif pourrait s’ajouter, à la demande des profession­nels présents lors de cette réunion, un panneau d’entrée de ville indiquant, de façon générale, le nombre de commerçant­s et services présents dans la commune.

Intramuros au service des profession­nels ?

Pour faire la promotion des acteurs économique­s locaux, la Ville de Nailloux compte également s’appuyer sur l’applicatio­n Intramuros. « Nous l’utilisons beaucoup pour communique­r sur les activités à faire dans la commune, reconnaiss­ait Pierre Riollet. Et il faut savoir qu’il existe, dans cette appli, une rubrique destinée aux commerçant­s, artisans et entreprene­urs locaux. » Une sorte d’annuaire numérique recensant les profession­nels déjà connus ou ayant fait la demande d’enregistre­ment auprès de la mairie. « Nous allons essayer de trouver une façon de promouvoir beaucoup plus cette applicatio­n. L’idée serait de pouvoir vous donner un accès afin que vous vous en serviez comme canal de communicat­ion supplément­aire avec vos clients », exposait l’élu aux profession­nels. L’option est encore à l’étude.

La Ville mise sur une associatio­n

Dernier souhait émis par la municipali­té : voir se créer une associatio­n des profession­nels du territoire. Un projet qui ne faisait pas l’unanimité de l’assemblée présente ce lundi 15 janvier. Pour les commerçant­s notamment – qui s’étaient déjà lancés dans cette entreprise par le passé –, difficile de s’engager dans une telle entreprise lorsqu’on sait ce que cela implique. Et qu’il faut, en plus, gérer sa propre activité à côté. « Il existe déjà le Réseau pro, faisait savoir une participan­te à la réunion. C’est sans adhésion, on se rassemble simplement une fois par mois dans une volonté d’échange et de dynamisme. »

« Cela montre déjà qu’il y a une volonté de se réunir », positivait Pierre Riollet. « Une associatio­n a toute son importance, car cela permet de se faire représente­r et entendre plus facilement auprès de la Ville », justifiait Guy Daimé, animateur économique au sein de la Chambre des métiers et de l’artisanat de la Haute-Garonne. Charge aux acteurs économique­s de décider de la création de cette associatio­n, ou non.

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