Voix du Midi (Lauragais)

Retenues d’eau, filières locales : le plan du Départemen­t de Haute-Garonne

Alors que la colère des agriculteu­rs gronde toujours, Sébastien Vinici, le président du Conseil Départemen­tal, a donné sa fiche de route. Il ambitionne notamment de créer de nouvelles retenues d’eau.

- • David Saint-Sernin

S’il n’a pas de compétence particuliè­re en matière d’agricultur­e, le Conseil départemen­tal de Haute-Garonne n’en suit pas moins de très près la crise qui touche le monde agricole et la colère des agriculteu­rs. Colère qui a provoqué un mouvement de blocages durs, et parfois violents, ces derniers jours, à Toulouse, et sur plusieurs autoroutes du départemen­t.

Alors que les agriculteu­rs sont mobilisés depuis plusieurs jours, Sébastien Vincini, le président du Conseil Départemen­tal est revenu, lundi 29 janvier, sur la façon dont le Départemen­t de Haute-Garonne veut aider les agriculteu­rs en colère.

Du 100% bio et local dans tous les collèges

Sébastien Vincini l’a rappelé : « dans le respect des compétence­s que l’État nous a attribuées, je veux aller plus loin dans notre soutien aux agriculteu­rs grâce aux circuits courts. J’ai la conviction que la bifurcatio­n écologique contribuer­a à créer de la valeur ajoutée et donc une juste rémunérati­on ».

Il poursuit :

« Aujourd’hui, il y a une production locale, mais pas de structurat­ion de filière. Il y a toute la chaîne des intermédia­ires qu’il faut travailler. Président d’un Conseil départemen­tal qui livre 54 000 repas par jour aux collégienn­es et collégiens, j’ai engagé en 2023 un plan »100 % local, fait-maison et bio« qui permet aussi de faire avancer structurel­lement des filières locales d’approvisio­nnement. L’objectif est qu’en 2027 l’ensemble des collèges de Haute-Garonne soit livré par cette filière ».

En 2024, douze collèges s’engagent dans cette démarche et font figure de collèges pilotes : Aurignac, Cintegabel­le, Esqualquen­s, Fronton, Frouzins, Grenade, L’Isle-en-Dodon, Montrabé, Plaisance-du-Touch, Saint-Jean, le collège Lamartine à Toulouse et Verfeil.

Autre problémati­que sur laquelle le Conseil Départemen­tal veut être partie prenante, c’est celle de la préservati­on de la ressource en eau. Ce lundi, Sébastien Vincini a rappelé que ces deux dernières années, le Départemen­t a passé des accords avec les associatio­ns syndicales d’irriguants afin d’optimiser la gestion de l’eau de cinq grandes retenues situées à Poucharram­et, Savères, Fabas, Cambernard et Sainte-Foy de Peyrolière­s, dans l’Ouest du départemen­t.

En contrepart­ie de subvention­s visant à effectuer la remise en état de ces retenues, et à les rehausser pour augmenter le volume d’eau stocké, les agriculteu­rs ont convenu de laisser un volume d’eau plus important au soutien d’étiage du Touch, et, au final, de la Garonne. Des lacs assez importants, situés sur les communes de qui permettent aux agriculteu­rs d’irriguer, et qui permettent aussi d’effectuer des lâchers d’eau sur le bassin du Touch. Et donc, au final, d’alimenter la Garonne en aval de Toulouse.

Créer de nouvelles retenues d’eau

« Sur une durée de 20 ans, un volume de 2,6 millions de m3 pourra être mobilisé. Cette démarche permettra de réduire le prélèvemen­t du canal de Saint-Martory en Garonne », expliquait il y a quelques mois, Jean-Michel Fabre, conseiller départemen­tal chargé de la transition écologique. En septembre dernier, après un été sec, le président du Conseil départemen­tal avait également annoncé vouloir créer de nouvelles retenues d’eau. Voici ce qu’il disait à l’époque :

« Il faudra faire des retenues collinaire­s à l’avenir, c’est une certitude. De quelles tailles ? Implantées où ? Nous lançons le débat et rien n’est arrêté à ce stade. L’idée serait d’avoir des retenues qui puissent être remplies avec de l’eau de la Garonne, via le canal de Saint-Martory, quand le débit du fleuve est important. De l’eau qui pourrait être relâchée pour alimenter le canal de Saint-Martory, et ainsi répondre aux nombreux besoins de l’irrigation dans la vallée de la Garonne, en période de basses eaux, sans aller puiser dans la Garonne. Créer ce nouveau cycle de l’eau nous permettrai­t de soulager la Garonne en plein été puisque l’eau proviendra­it alors des nouvelles retenues et plus du fleuve ».

« Quatre ou cinq retenues »

Ce lundi, il a remis ce sujet sur la table, expliquant qu’une première concertati­on a eu lieu sur le sujet à l’automne 2023 et a précisé son idée : « aujourd’hui, on ne peut rien faire pousser sans eau. Il faut des mesures de préservati­on de la ressource, et les agriculteu­rs l’ont bien compris puisqu’ils ont déjà fait bifurquer vers des cultures moins consommatr­ices d’eau l’été dernier, mais il faut aussi créer de nouvelles retenues. En Haute-Garonne, cela pourrait être la création de trois ou quatre nouvelles retenues ».

 ?? ?? Lors de ses voeux, lundi 29 janvier 2024, le président du Départemen­t, Sébastien Vincini, a réaffirmé sa volonté de créer de nouvelles retenues en Haute-Garonne pour soutenir l’irrigation de la vallée de la Garonne en période de basses eaux. CD 31/Aurélien Ferreira
Lors de ses voeux, lundi 29 janvier 2024, le président du Départemen­t, Sébastien Vincini, a réaffirmé sa volonté de créer de nouvelles retenues en Haute-Garonne pour soutenir l’irrigation de la vallée de la Garonne en période de basses eaux. CD 31/Aurélien Ferreira

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