Joël Bourgeon se suicide en prison
Condamné à 20 ans pour le meurtre de Martine Escadeillas, disparue en 1986, près de Toulouse, Joël Bourgeon s’est suicidé en prison à quelques semaines de son procès en appel.
Condamné à 20 ans de réclusion pour le meurtre de Martine Escadeillas, Joël Bourgeon s’est donné la mort en prison, à quelques semaines de son procès en appel. Pour mémoire, l’affaire Escadeillas est longtemps demeurée un cold-case.
Lundi 8 décembre 1986, à Ramonville Saint-Agne (HauteGaronne), près de Toulouse, Martine, 24 ans, disparaît après avoir accompagné son compagnon à l’arrêt de bus. Il est aux alentours de 8h158h30 lorsqu’elle regagne son appartement. Cette secrétairecomptable pétillante ne sera plus jamais vue. Des traces de sang maculent la cage d’escalier. Son corps, lui, n’a jamais été retrouvé.
Une lettre relance l’affaire
Joël Bourgeon fait partie des amis proches du couple et c’est à ce titre qu’il est entendu par les enquêteurs de la SR de Toulouse, dès 1987. Mais aucune charge n’est retenue à son encontre et il déménage en région lyonnaise. Les gendarmes pataugent, la liste des suspects s’épuise, les années passent. Un non-lieu clôture l’instruction en 2008. Jusqu’à ce qu’un rebondissement de taille n’intervienne en 2016.
Le procureur de la République de Toulouse reçoit une lettre émanant d’une amie de Martine. Elle désigne Joël Bourgeon comme un homme qui aurait pu être éconduit par la victime le jour de sa disparition. Interpellé en janvier 2019, mis en examen pour homicide volontaire et placé en détention provisoire, le suspect a avoué en garde à vue avant de se rétracter devant le juge d’instruction.
À jamais innocent du meurtre de Martine
Lors de son procès devant la cour d’assises de la HauteGaronne, début juillet 2022, l’accusé - qui avait refait sa vie et eu deux filles - protestait de son innocence et avait refusé d’être pris en photo. Il avait fait appel de sa condamnation à 20 ans de réclusion. « Son procès devait se tenir du 25 au 29 mars 2024, devant la cour d’assises d’appel du Tarn-et-Garonne à Montauban », précise le parquet général. Son geste fatal commis en détention au centre pénitentiaire de Bourg-en-Bresse (Ain) met un terme définitif à l’action publique. Pour la justice Joël Bourgeon, 60 ans, est à jamais innocent du meurtre de la jeune femme. Ce qui fut l’un des plus vieux cold-case de France (33 ans au total) s’achève en affaire maudite.