L’ex-députée Laurence Arribagé condamnée à 5 ans d’inéligibilité et 3 ans de prison avec sursis
L’ex-députée (LR) Laurence Arribagé a été condamnée à 5 ans d’inéligibilité à Paris, ce lundi 29 janvier 2024. Et elle va devoir démissionner de ses mandats d’élue à Toulouse. Suite à ce jugement, elle va faire appel.
e couperet est tombé. Ce lundi 29 janvier 2024, la 12e chambre correctionnelle du tribunal judiciaire de Paris a condamné Laurence Arribagé à 5 ans d’inéligibilité. Et en faisant tomber l’épée de Damoclès de l’exécution provisoire, la justice contraint l’ex-patronne des Républicains de Haute-Garonne à devoir démissionner séance tenante de tous ses mandats. Même en cas d’appel.
LElle fait appel
L’actuelle adjointe aux sports du maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, a annoncé par la voix de son avocat, Me Éric Mouton, qu’elle allait faire appel de sa condamnation.. Celle-ci s’additionne en effet de 3 ans de prison avec sursis et 10 000 euros d’amende pour la fameuse tentative de discréditation de sa rivale, Corinne Vignon (En Marche), en plein entre-deuxtours des Législatives de 2017 dans la 3e circonscription de la Ville rose. Lors d’une audience exclusivement dédiée à l’affaire et longue de… 14 heures (pause méridienne comprise), le 13 décembre 2023, le tribunal avait disséqué le rôle des trois prévenus - à la mémoire parfois sélective -, renvoyés devant la justice pour, pêle-mêle, dénonciation calomnieuse, violation du secret professionnel, prise illégale d’intérêts et/ou recel de tout ou partie.
Astrologie au black ?
Dans le rôle de l’auto-proclamé « lanceur d’alerte », Frédéric S., ancien patron dans l’immobilier de Corinne
Vignon, « ne supportait pas l’idée qu’elle devienne députée ». Alors qu’elle devançait sa rivale de droite de 17 points à l’issue du premier tour, il faisait fuiter auprès du numéro 3 des Impôts d’Occitanie, Marc M., qui « tutoie Laurence Arribagé », un élément « compromettant ». Corinne Vignon exercerait l’astrologie au black. Avec donc, des soupçons de fraude fiscale à la clé. Barbouzerie. Le haut fonctionnaire saisissait en urgence le parquet de Toulouse, en « instrumentalisant » un ami magistrat, selon les conclusions de l’enquête qui a blanchi ce dernier. L’affaire était révélée par la presse. Scandale.
La manoeuvre ne permettait pas d’inverser la tendance. Corinne Vignon était élue députée (elle a depuis conservé son mandat) préservant son avance (52,97% contre 47,03%), mais dans des proportions moindres. Présidée d’une main ferme par Isabelle Prévost-Desprez, première vice-présidente du tribunal de Paris, spécialiste des affaires financières et de terrorisme, l’audience du mois de décembre, avait sacrément secoué l’ensemble des protagonistes sur le plan émotionnel.
Conséquences politiques
Outre Laurence Arribagé — qui avait confessé à la barre la « haine » qu’elle ressentait à l’époque des faits à l’encontre de sa rivale —, le tribunal a condamné l’ex-contrôleur fiscal Marc M., à 3 ans de prison avec sursis, 10 000 euros d’amende et interdiction de son droit de vote pendant 5 ans ; et l’ancien supérieur hiérarchique de Corinne Vignon, Frédéric S., coupable de dénonciation calomnieuse, à 18 mois de prison avec sursis et 10 000 euros d’amende et interdiction de son droit de vote pendant 5 ans.
Le tribunal a également condamné les trois prévenus à payer 5 000 euros de dommages et intérêts et 1 500 de frais de justice à Corinne Vignon. Quelles seront les conséquences politiques à court (et moyen terme) de cette affaire sur Toulouse ? Ce sera tout l’enjeu de ces prochaines semaines.