« Un rude jugement », réagit le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc
Le maire de Toulouse, qui « travaille » à réattribuer les délégations de Laurence Arribagé, réagit à la condamnation de son adjointe déchue de tous ses mandats.
’annonce a fait grand bruit dans le microcosme politique de Toulouse : condamnée lundi 29 janvier 2024 pour avoir voulu discréditer sa rivale, Corinne Vignon (En Marche), en plein entre-deux-tours des Législatives de 2017 dans la 3 circonscription de Haute-Garonne, l’ex-députée Laurence Arribagé a écopé à trois ans de prison avec sursis, 10 000 euros d’amende, mais aussi et surtout de cinq ans d’inéligibilité… assortis d’une exécution provisoire.
LElle ne sera plus élue à la mairie
Ce qui signifie que l’adjointe aux Sports du maire de Toulouse va être déchue de tous ses mandats d’élue, à la Ville comme à la Métropole, même en cas d’appel. Une sentence qui sonne comme « une exécution politique » pour son avocat, Me Éric Mouton, qui a déjà annoncé faire appel. Mais qui n’est à l’inverse qu’un « retour de bâtons » pour Corinne Vignon, qui témoigne de son « soulagement ». Le maire de Toulouse Jean-Luc Moudenc a, lui aussi, réagi à cette décision concernant l’une des principales figures de sa majorité.
Dans un communiqué, où il se défend de vouloir « commenter une décision de justice, le maire de Toulouse assure : »Je garderai pour moi mes sentiments et opinion face au rude jugement qui s’impose à ma collègue et amie Laurence Arribagé. Toutefois, j’approuve le choix de faire appel ainsi que les motifs qui l’expliquent et je partage l’espoir qu’il porte. Le dossier en cause ne concerne nullement — rappelons-le — ni la Mairie, ni la Métropole« .
Le premier magistrat de la Ville rose estime qu’avec cette décision de justice, »Toulouse et les Toulousains vont perdre dans l’immédiat les bénéfices de la qualité de travail et l’énergie hors du commun que Laurence a su déployer avec passion toutes ces années à mes côtés. Elle va manquer, notamment aux habitants des quartiers de Bonhoure, Guilheméry, Château de l’Hers, Limayrac et Côte Pavée, ainsi qu’au monde sportif« . Rappelons qu’outre la mairie, elle avait suppléante du député Jean-Luc Moudenc de 2012 à 2014, avant de prendre sa succession dans la 3e circonscription, qui l’édile avait repris les rênes du Capitole.
»On n’abandonne pas les amis«
Quant à savoir ce qu’il va advenir des délégations actuellement occupées par Laurence Arribagé (qui est adjointe aux sports, et aussi en charge de la questure de la collectivité) : »J’assure nos concitoyens que tous les élus de l’équipe municipale sont au travail, sans désemparer, et restent entièrement mobilisés à leur service et pour l’aboutissement des nombreux projets que nous menons« , poursuit le maire. »La nouvelle répartition des délégations et missions rendue nécessaire sera décidée et communiquée ultérieurement : j’y travaille« , ajoute-t-il. Midécembre, quelques jours après l’audience à Paris et l’annonce des réquisitions du procureur, Jean-Luc Moudenc s’était déjà fendu d’un tweet qui avait fait couler beaucoup d’encre : »En politique comme dans la vie, la fidélité ça compte« , écrivait l’édile, s’affichant en photo avec son adjointe sur le réseau social X. Interrogé par Voix du Midi, il insistait alors : »On n’abandonne pas les amis quand ils sont en difficulté, je respecte la justice, mais l’amitié ne s’arrête pas, c’est au-delà de la politique« .